Un programme des Nations Unies pour la démobilisation de centaines d’enfants soldats au Tchad est suspendu depuis le mois de novembre, en raison de la reprise des combats entre l’armée et les troupes rebelles dans l’est du pays.
La nouvelle force de l’Union européenne et la Mission des Nations Unies prêtes à être déployées au Tchad ont pour mandat de protéger contre les attaques des bandits armés, des miliciens, des rebelles et de certains combattants étrangers les organisations humanitaires qui viennent en aide à des centaines de milliers de civils.
Condamnés au Tchad pour tentative d'enlèvement d'enfants, les membres de l'association Arche de Zoé devront également s'expliquer devant la justice française sur l'organisation de leur projet avorté d'évacuer des orphelins du Darfour.
Au lendemain de leur condamnation à N'Djamena à huit ans de travaux forcés, les six membres français de l'ONG L'Arche de Zoé ont donné jeudi leur accord pour purger leur peine en France, permettant à la ministre de la Justice Rachida Dati de saisir son homologue tchadien Albert Pahimi Padacké d'une demande de transfèrement.
Les six humanitaires protestent contre la sévérité du verdict. Tous demandent leur rapatriement en France.
Condamnés, sans distinction de peine, à huit ans de travaux forcés au terme d'une enquête et d'un procès express, les six Français de L'Arche de Zoé ont demandé leur transfèrement vers la France, qui marquera au Tchad l'épilogue de cette affaire tumultueuse.
Paris attendait jeudi le procès verbal du jugement de la justice tchadienne condamnant les membres de l'Arche de Zoé à huit ans de travaux forcés ainsi que le consentement des condamnés avant d'adresser une demande de transfert à N'Djamena.
Le ministre tchadien de la Justice Albert Pahimi Padacké a affirmé jeudi qu'il n'y avait eu aucune "ingérence politique" dans le procès de L'Arche de Zoé, au lendemain de la condamnation de six Français à huit ans de travaux forcés pour "tentative d'enlèvement d'enfants".
Discuté à plusieurs reprises entre les présidents français, Nicolas Sarkozy, et tchadien, Idriss Déby, le transfèrement vers la France des Français condamnés est l'hypothèse la plus probable et pourrait intervenir rapidement.
"Est-on dans un procès où tout est fait d'avance ? Est-ce politique ?" Faussement naïve, Me Céline Lorenzon, l'avocate de L'Arche de Zoé et de son fondateur Eric Breteau, avait posé la question au cours de sa plaidoirie en faveur d'un acquittement. "Sept à onze ans de travaux forcés pour avoir voulu sauver des vies !", avait-elle soupiré.