L’après Deby : le choix du Soudan

L’équipe du colonel Fayçal, responsable des opérations militaires dont la présence a été signalée par un confrère, s’était séjourné pendant deux semaines à N’Djamena pour un suivi de la situation politique du pays avant de regagner la capitale soudanaise. La mission qui était arrivée à N’Djamena avec deux variantes intangibles concernant leurs relations avec le Tchad sans Deby, a déposé au bureau du Ministre Amine Omar un rapport très contrasté. Pour les autorités soudanaises, il ne pourrait être question qu’un gouvernement hostile ou même soit disant neutre s’installe à N’Djamena. En d’autres termes, les nouvelles autorités sans Deby devraient faire le choix entre une collaboration sans équivoque avec le Soudan ou des foyers des tensions permanentes dans tout le long de la frontière Est pour les empêcher de stabiliser le Pays !

Pendant son séjour dans la Capitale tchadienne, l’équipe a eu beaucoup des contacts avec des milieux politico-militaires et ce, à tous les niveaux ; elle a ravivé leurs anciens contacts de renseignements et d’informations. Selon les milieux avisés, l’équipe a distribué beaucoup de moyens financiers pour inciter les uns et les autres à collaborer.

En conclusion l’équipe a fait plusieurs constats :

– Mr Deby est réellement malade et à la limite il a des passages à vide de mémoire très prolongés ; il est maintenu artificiellement à coup des anabolisants et des produits dopants ; enfin pratiquement il a cessé depuis un an de gérer le pays qui est en pilotage automatique.

– Contrairement aux souhaits de l’opinion publique, il ne serait pas facile de se défaire très rapidement des zaghawa du moins à court terme, car c’est une communauté très soudée et qui possède pour le moment des moyens militaires et financiers.

– Les cadres de la communauté arabe dans son ensemble- militaires comme civiles- sont hostiles à l’intervention soudanaise dans les affaires tchadiennes surtout à travers les Djandjawids. Selon l’entourage de la mission, le Général chef de mission était surpris de l’hostilité manifeste des cadres militaires arabes contre le régime soudanais. Ceux-ci seraient prêts à mener une guerre sans merci contre les djandjawids au cas où le régime soudanais tenterait une telle aventure.

– Les soudanais étaient surpris de l’insouciance et de la résignation avec lesquelles les tchadiens seraient prêts à confier leur destin à n’importe quel individu pourvu qu’il y ait de la paix et du changement.

Considérant de cet état d’esprit des tchadiens, les soudanais ont révisé de fond en comble leur stratégie, semble-t-il. Ils ont donc opté pour la continuité en appuyant la candidature du grand frère à savoir Mr Daoussa Deby. Celui-ci est connu pour sa soudanophilie exagérée mais ses relations avec le système soudanais ont été mises à rude épreuve par l’apparition des mouvements politico-militaires darforiens dont il fut le soutien actif avant de les lâcher à la demande de son petit frère de Président. Justement Mr Daoussa se trouvant à Amdjeress, la mission l’a sciemment évité de le rencontrer, mais une fois que la stratégie à suivre fut adoptée par Khartoum, le message lui a été passé d’une manière très discrète par des réseaux tortueux et complètement inconnus du grand publique.

Correspondance particulière (Khartoum)

 

 


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2 Commentaires

  1. Abou Harba

    Si, après plus de 32 années combinées d' »habréviations » et de « débyations », les Tchadiens sont « prêts à confier leur destin à n’importe quel individu pourvu qu’il y ait de la paix et du changement. », EH BIEN ! ILS AURONT MERITE AMPLEMENT, NON SEULEMENT CE QU’ILS ONT VECU A CETTE DATE, MAIS AUSSI CE QUI LES ATTEND : AU TOTAL, BEAUCOUP DE PLEURS ET DE GRINCEMENTS DE DENTS !

  2. Erronée et mecaniques analyses, rien de tel ne se passera en cas de vacance du pouvoir. 
    Une panique généralisée suivie d’un quidam qui s’organisera avec une poignet de soldats à assurer une transition de quelques années avant l’organisation des élections réelles.