Tchad: libéré, l’ex-président Lol Mahamat Choua n’a "rien" à se reprocher – Afp
L’ex-président et actuel opposant tchadien Lol Mahamat Choua, arrêté le 3 février à l’issue d’une attaque rebelle ratée sur N’Djamena et libéré jeudi, a déclaré samedi à l’AFP n’avoir « absolument rien » à se reprocher mais ne pas savoir s’il sera poursuivi par le pouvoir.
« J’ai retrouvé ma liberté, la mesure de surveillance est levée« , a déclaré le président du Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP), joint à N’Djamena de Libreville.
Prié de dire s’il s’attendait à être inculpé par la justice, il a répondu: « Je ne sais pas, tout dépend du pouvoir. Je ne me reproche absolument rien« .
Lol Mahamat Choua avait été arrêté le 3 février par les services de sécurité tchadiens, après le départ des rebelles de la capitale, selon des témoignages de son entourage.
Les autorités ont d’abord nié connaître son sort, avant de reconnaître le 14 février qu’il était détenu, le qualifiant de « prisonnier de guerre« , et de le placer en résidence surveillée à son domicile mardi.
Le lendemain, le président français Nicolas Sarkozy, en visite à N’Djamena, a affirmé avoir obtenu de son homologue tchadien Idriss Deby Itno que l’ex-chef de l’Etat soit entièrement libre.
Jeudi, les mesures de surveillance ont donc été levées.
Interrogé sur les conditions de son arrestation et de sa détention, Lol Mahamat Choua est resté évasif. « Le moment n’est pas indiqué pour m’exprimer là-dessus« , a-t-il dit, évoquant une « mesure de prudence« .
Il s’est borné à raconter qu’il avait « toujours été détenu seul« , et « jamais » avec ses « camarades » de l’opposition arrêtés selon des proches dans les mêmes circonstances mais encore portés disparus, Ngarlejy Yorongar et Ibni Oumar Mahamat Saleh.
Avant la crise, Lol Mahamat Choua présidait le comité de suivi de l’accord conclu le 13 août 2007 par le pouvoir de N’Djamena et l’opposition, en vue d’un « renforcement du processus démocratique au Tchad », censé aboutir à des élections libres en 2009.
Le président Sarkozy a demandé à Idriss Deby de réactiver cet accord. Mais les opposants refusent pour l’instant de reprendre les travaux du comité de suivi en l’absence de nouvelles sur le sort du député fédéraliste Yorongar et de M. Ibni, porte-parole de la principale coalition de l’opposition, la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC).
Le président Deby a promis d’ouvrir une « enquête internationale », tout en affirmant ne pas savoir si les deux opposants sont morts ou vivants.