Tchad: un magazine publie une interview présentée comme celle de Yorongar – Afp

Le magazine Afrique Education a publié samedi une interview accordée, selon lui, par l’opposant tchadien disparu Ngarlejy Yorongar, et dans laquelle ce dernier affirme avoir été arrêté par l’armée tchadienne le 3 février et être parvenu à fuir au Cameroun.

Interrogé par l’AFP, l’entourage du député à N’Djamena n’a pas été en mesure dans l’immédiat de confirmer le contenu de cette interview, assurant n’avoir « toujours aucune nouvelle » de l’opposant.

Selon le bimensuel, M. Yorongar a accordé cette interview, non datée, « par téléphone depuis le lieu d’exil camerounais ».

Dans cette interview, l’opposant assure avoir été arrêté par des « militaires armés » à son domicile de N’Djamena le 3 février, à la fin de l’offensive rebelle contre le régime d’Idriss Deby. L’un d’eux « m’a empoigné par le col et m’a conduit vers la porte de sortie du salon, puis vers le portail en me distribuant des coups de poing sur la tête », dit-il.

M. Yorongar déclare, d’après le texte, avoir été emmené directement dans une « prison secrète » à N’Djamena où, selon lui, ont également été détenus deux autres opposants: l’ancien président tchadien Lol Mahamat Choua, libéré depuis, et Ibni Oumar Mahamat Saleh, toujours porté disparu.

Ngarlejy Yorongar raconte avoir été détenu dans une petite cellule, les jambes reliées par une chaîne. Le 21 février, à 02H00, l’opposant a été, selon le texte, emmené au cimetière de Ngonmba, un quartier sud de la capitale.

« On me fait coucher entre deux tombes avant de me libérer les yeux et les jambes (…) (un des deux geôliers) tire deux coups de feu dans ma direction, puis tous les deux se retirent pour entrer dans leur voiture et disparaître », poursuit M. Yorongar.

Le député, qui n’a apparemment pas été blessé, indique ensuite être parvenu à fuir au Cameroun. Assurant n’avoir aucun lien avec les rebelles, M. Yorongar accuse M. Deby de vouloir « nettoyer l’écurie politique avant les élections présidentielles de 2010 ».

Le chef de la diplomatie tchadienne Ahmad Allam-Mi avait affirmé le 22 février à Paris que Ngarlejy Yorongar avait été « retrouvé vivant dans son quartier ». Le 26, il avait réitéré ses propos, que l’entourage de l’opposant avait à nouveau vivement démentis.

Lors de sa visite au Tchad mercredi, le président français Nicolas Sarkozy a obtenu la création d’une commission d’enquête internationale sur les opposants disparus au Tchad. Les autorités tchadiennes démentent avoir arrêté M. Yorongar et Ibni Oumar Mahamat Saleh.


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