Les Brèves de Ndjamena – DEBY exproprie les citoyens du BET et de Wadi Fira de leurs Véhicules « TOYOTAS ».
Depuis quelques temps, la population des régions du BET et du Wadi Fira vit une situation généralisée de révolte, et ce, à l’abri des oreilles de l’opinion publique tchadienne. Une mobilisation sans pareille des ressortissants du BET et de Wadi Fira à travers les réseaux sociaux se dessine à tous les niveaux des citoyens pour dire, une fois n’est pas coutume, non à l’arbitraire et surtout non au système MPS, ce qui était un tabou. Ceux-ci décrivent pour la 1ère fois avec des détails ahurissants le calvaire que le régime de MPS les fait subir depuis 28 ans disent-ils.
En effet, depuis l’arrivée de MPS au pouvoir ces deux régions et une grande partie du Centre échappent complètement au pouvoir des institutions de la République. Elles sont considérées comme les lots de consolation « des sacrifices consentis par Deby et sa bouffonnerie pour l’instauration de la « Démodiocricité » au Tchad. » L’arbitraire y est érigé en mode de gouvernance.
Ceux qui portent de manière grandiloquente le titre des autorités (souvent des bergers analphabètes) arrêtent, séquestrent, exproprient et internent au bagne de Korotoro des simples citoyens pour un oui et non. Cette situation de terreur organisée se fait sur un fond de précarité absolue : ni école, ni dispensaires, ni marchés moins encore des infrastructures de base. Certes, les cadres tchadiens et les hommes politiques calés dans leurs fauteuils majestueux à N’djamena ne s’occupent pas de ce qui se passe « chez le Président” ; c’est une affaire familiale. De ce fait aucune organisation humanitaire tchadienne ni un membre de l’Assemblée n’a osé poser la question de savoir quel est exactement le statut de bagne de Korotoro ? Comment pourrait-on interner des citoyens sans être inculpées et moins encore jugés ?
A ce moment précis, le sujet d’actualité dans toutes les régions du nord est précisément un télégramme du Gouverneur d’Amdjeress qui fait référence aux télégrammes de DEBY qui demande le ramassage des véhicules « Toyota » détenus par des citoyens de ces régions.
Mr Deby, dans son ignorance pathologique légendaire, croit fermement que le véhicule Toyota est fabriqué uniquement et strictement pour des opérations de guerre. Or on lui a demandé très récemment, sans assistance technique, donc par ses moyens propres, de se préparer à des missions à l’intérieur du Nigeria pour le compte des sociétés pétrolières européennes soumises sous le joug de la secte terroriste BOKO HARAM. Alors, pour combler l’insuffisance des matériels roulants, il a donné l’ordre à ses sbires de récupérer les véhicules des citoyens. En réalité, ce n’est pas la première fois que Deby exproprie les citoyens de ces régions pour ses extravagances ; en effet toutes les Operations contre Boko Haram en 2015 ont été effectuées avec les moyens roulants arrachés des citoyens de ces régions sans qu’il y ait aucune protestation.
A l’heure actuelle, face à la décision de Deby, la réaction suivie d’une mobilisation sans pareille a été immédiate dans les régions précitées. Pour la première fois les citoyens ont posé la vraie question : en vertu de quoi on exproprie les biens des citoyens et sur quelle base des textes réglementaires de la République ? Certes, l’Etat pourrait réquisitionner en cas de besoin et dans l’intérêt public ; or dans ce cas précis, Mr Deby s’adonne à son jeu favori à savoir faire la guerre par procuration sans moyens apparents. De ce fait d’une même voix, la population refuse de se soumettre à ce diktat perpétuel et pose des conditions :
- Soit le gouvernement exige le dédouanement de tous les véhicules entrés illégalement dans le territoire national ;
- Soit le gouvernement légifère à travers l’Assemblée nationale (si illégitime soit elle) une loi interdisant l’utilisation des véhicules Toyota par des particuliers, auquel cas l’Etat dédommagera les propriétaires avant de s’en approprier.
- Dans le cas contraire, tout élément des forces de l’ordre qui tenterait de récupérer par des moyens coercitifs les véhicules personnels des citoyens sera considéré comme agissant à son propre compte, en d’autres termes s’il arrive à blesser ou à la limite à assassiner ledit propriétaire, il sera considéré comme un meurtrier in personae.
Depuis le 18/01/18 les habitants de TINE ont regroupé plus de 300 Véhicules à la place des martyrs et attendent la suite.
Déjà on apprend qu’à Bardai et à Borkou il y a eu mort d’homme pour les mêmes raisons.
Beremadji Félix
N’djaména – Tchad