Tchad: CPJ et FIJ demandent à N’Djamena de rétablir la liberté de la presse – Afp

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont demandé mardi au gouvernement tchadien de rétablir la liberté de la presse, dont la situation est « chaotique » depuis l’offensive rebelle début février.

L’organisation de défense des journalistes CPJ, basée à New York, demande, dans une lettre ouverte au président Idriss Deby Itno, « de mettre un terme à une tendance de censure préalable des médias depuis 2006 et à une série d’entraves à la liberté de la presse, notamment l’instauration de délits de presse inédits« .

Le CPJ invite également le Tchad à « fournir des garanties pour le retour en toute sécurité d’au moins 14 journalistes indépendants qui vivent en clandestinité depuis quelques semaines », à la suite de l’offensive rebelle ratée des 2 et 3 février.

Après cette offensive, le gouvernement a instauré le 15 février l’état d’urgence, en vigueur jusqu’au 15 mars.

« Le gouvernement a interdit toute couverture de la rébellion armée (…) et en signe de protestation contre la censure préalable par les comités de censure de l’Etat, trois grands journaux privés, N’Djamena Bi-Hebdo, Le Temps et L’Observateur ont suspendu leur parution le 18 février« , poursuit le CPJ.

« La censure a également entraîné les stations de radio privées à suspendre ou réduire leurs bulletins d’informations, émissions de débat ou programmes en direct« , selon le communiqué de cette ONG.

« Nous vous demandons de veiller à ce que les médias soient en mesure de travailler librement et sans crainte de harcèlement pendant cette période cruciale que traverse votre pays« , conclut la lettre.

Dans un communiqué à la teneur similaire, Gabriel Baglo, directeur du bureau Afrique de la FIJ, appelle « le gouvernement du Tchad à mettre fin à cette nouvelle vague de répression contre les médias et à décriminaliser les délits de presse« .

La FIJ souligne « que le président Idriss Deby Itno a signé un décret augmentant les peines d’emprisonnement pour les délits de presse et que les raids du gouvernement ont forcé au moins 10 journalistes et directeurs de journaux à fuir le pays ou à entrer dans la clandestinité« .

Les 2 et 3 février, Idriss Deby, qui a été acculé dans son palais présidentiel de N’Djamena, a repoussé in extremis une offensive de rebelles qui ont traversé le pays d’est en ouest. Depuis, de nombreuses organisations de défense des droits de l’Homme ainsi que des membres de l’opposition dénoncent le climat d’insécurité et une « chasse aux sorcières« .


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