Le bras de fer muet entre Paris et Khartoum sur le Darfour – Libération
Le corps du soldat français de l’Eufor, la force européenne au Tchad, tué lundi au Darfour, doit être rapatrié aujourd’hui depuis Khartoum, la capitale soudanaise.
La France et le Soudan n’ont pas commenté ce grave accrochage, qui en dit long sur la tension entre deux pays en rivalité sur le Tchad voisin : Paris est le meilleur soutien du président tchadien Déby tandis que Khartoum veut sa chute… Les précisions distillées hier par le porte-parole soudanais donnent une idée du climat glacial. Selon ce récit officiel, le sergent français, blessé dans un accrochage avec des soldats soudanais, s’est traîné sur 4 km. Il a été abordé par des nomades, qui sont repartis faute de le comprendre. A leur retour, il était mort. Mais, lorsqu’ils ont retourné le corps, une grenade cachée sous son corps a explosé, tuant 4 d’entre eux. L’autre soldat français, légèrement blessé, serait rentré au Tchad en braquant un cheval à un nomade. Que faisaient ces commandos des forces spéciales à l’intérieur du Soudan, dans une zone sensible, où se trouveraient les rebelles tchadiens, armés par Khartoum et qui avaient failli renverser Déby début février ? Du renseignement pour l’Eufor ou pour la France ?