Arche de Zoé: Paris se "réjouit" d’une grâce mais ne veut pas payer – Afp

La présidence française a salué vendredi l’intention du président tchadien Idriss Deby Itno de grâcier les membres de l’Arche de Zoé, mais a confirmé que l’Etat n’envisageait pas de payer les quelque six millions de dommages et intérêts qu’ils ont été condamnés à payer.

« Nous ne pouvons que nous réjouir. Ce droit de grâce n’appartient qu’à lui aux termes de la Constitution tchadienne« , a indiqué à la presse le porte-parole de l’Elysée David Martinon.

Le président tchadien a affirmé jeudi qu’il envisageait de grâcier dans « moins d’un mois » les six Français de l’Arche de Zoé mais a précisé qu’il fallait « trouver une solution » à la question de l’indemnisation des familles des 103 enfants tchadiens concernés.

M. Deby a affirmé que le versement des dommages et intérêts, d’un montant de 4,12 milliards de francs CFA (6,3 millions d’euros) auxquels les membres de l’Arche de Zoé ont été condamnés par la justice tchadienne, était « une question qui reste sans réponse« .

« Pour ce qui est de cette somme, ce n’est pas l’Etat français qui a été condamné, ce n’est pas à lui de se substituer« , a poursuivi M. Martinon.

Le porte-parole a ajouté qu’il n’était « pas en mesure de répondre » à la question de savoir si les membres de l’Arche de Zoé allaient payer.

Auparavant, le ministre français du Budget, Eric Woerth, a estimé que l’Etat français n’avait pas à payer les 6,3 millions de dommages et intérêts au familles soudanaises.

Les six membres de l’association française ont été condamnés le 26 décembre par la justice tchadienne à huit ans de travaux forcés pour avoir tenté d’exfiltrer 103 enfants depuis l’est du Tchad vers la France, où les attendaient des familles d’accueil.

Conformément à un accord bilatéral, les condamnés ont été transférés le 28 décembre en France, où la justice a prononcé une peine de substitution de huit ans de prison.

Par ailleurs, le ministère tchadien des Affaires sociales a donné son accord vendredi à la réunification avec leur famille des 103 enfants que l’association française Arche de Zoé avait tenté de faire sortir du Tchad le 25 octobre 2007, a indiqué l’Unicef à Genève.

Depuis l’arrestation à Abéché (est du Tchad) des membres de l’Arche de Zoé qui s’apprétaient à faire embarquer les enfants vers la France, les 103 enfants étaient maintenus dans un orphelinat de la ville et pris en charge par l’Unicef.

Parmi les enfants, 21 filles et 82 garçons âgés de un an à dix ans, seuls cinq seraient des Soudanais, tous les autres sont Tchadiens, selon l’Unicef.

L’organisation onusienne a révélé que les enfants provenaient essentiellement des départements de Wadi Fira et Assoungha (régions d’Adré et Tine), dans l’est du Tchad, près de la frontière avec le Soudan.

Cinq d’entre eux, pour lesquels les vérifications d’identité se poursuivent, seraient originaires d’un village soudanais proche de la frontière tchadienne.

Des équipes de l’Unicef envoyées sur place ont vérifié la validité des informations récoltées auprès des enfants.

« L’Unicef se félicite que la réunification puisse avoir lieu, elle va se faire dans les meilleurs délais« , a commenté à l’AFP Véronique Taveau, porte-parole de l’Unicef. « Ce qui compte pour nous, c’est que les enfants retrouvent leur famille« .


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