Soldat français tué au Soudan: Sarkozy "condamne" une violence "disproportionnée" – Afp

Le président Nicolas Sarkozy a « condamné » vendredi « l’usage délibéré et disproportionné de la force » après la mort d’un soldat français de l’Eufor Tchad-RCA, tué lundi lors d’un accrochage au Soudan.

M. Sarkozy « condamne avec la plus grande fermeté l’usage délibéré et disproportionné de la force à l’encontre de soldats de l’Eufor« , déclare la présidence de la République, dans un communiqué.

Ces soldats, souligne-t-elle, « remplissent une mission de protection humanitaire au profit des populations réfugiées du Darfour et des populations tchadiennes déplacées« .

M. Sarkozy « demande aux autorités soudanaises de prendre toutes les mesures nécessaires pour que cela ne se reproduise pas« , poursuit l’Elysée, en précisant que « la dépouille du sergent Polin de l’opération Eufor, porté disparu lundi dernier, vient d’être formellement identifiée« .

« Le président de la République s’associe pleinement à la douleur de sa famille et de ses proches, et leur adresse ses condoléances attristées« , ajoute la présidence.

Selon l’état-major des armées, un avion militaire français a quitté Khartoum vendredi après-midi pour Paris avec le corps du sergent Gilles Polin à son bord. Agé de 28 ans, il appartenait au 1er Régiment de parachutistes d’infanterie de marine (1er RPIMA), un régiment des forces spéciales stationné à Bayonne.

Dans des termes très similaires à ceux du président de la République, le ministre de la Défense Hervé Morin a également « condamné la violence disproportionnée et injustifiée » employée contre le soldat tué et un deuxième militaire français de l’Eufor, légèrement blessé dans l’accrochage et qui était parvenu à s’enfuir.

« L’identification formelle (du sergent Polin) a été réalisée, dans la matinée à Khartoum, par une mission composée d’un membre de notre ambassade, un médecin militaire français, un officier de police judiciaire et d’un officier de l’Eufor Tchad-RCA« , a précisé le ministre dans un communiqué.

Réaffirmant que « le véhicule dans lequel se trouvaient les deux sous-officiers français de l’Eufor a franchi par inadvertance la frontière entre la république du Tchad et le Soudan« , M. Morin affirme que « les personnes » qui tenaient le point de contrôle placé sur leur route « ont ouvert le feu sans sommation ».

« A aucun moment« , les deux militaires français n’ont « fait preuve d’hostilité ou d’agressivité« , enchaîne le ministre, qui demande lui aussi « instamment que toute la lumière soit faite sur les circonstances exactes du décès« .

« C’est toute la communauté de défense qui est en deuil« , poursuit-il, « s’inclinant devant la mémoire de ce sous-officier français des forces spéciales qui a donné sa vie pour la protection de populations civiles« .

Mardi, au lendemain de l’incident, M. Morin avait affirmé que les deux soldats français s’étaient retrouvés face à des « forces armées, a priori soudanaises ».


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