Tchad-Soudan: Agression ou confusion? – JDD

Les déclarations, jeudi, du président tchadien, Idriss Déby, accusant le Soudan de soutenir une nouvelle incursion rebelle sur son territoire ont troublé les esprits, à Dakar, lors de l’ouverture du sommet de l’Organisation de la conférence islamique, alors que les deux pays devaient se rencontrer, la veille, pour signer un pacte de non-agression.

L’accusation lancée ce jeudi par N’Djamena d’incursion de rebelles tchadiens dans l’est du pays, en provenance du Soudan a troublé l’ouverture du sommet de l’Organisation de la conférence islamique, à Dakar, au Sénégal, en présence de Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU: « Le gouvernement tchadien informe l’opinion nationale et internationale que le Soudan a lancé mercredi 12 mars 2008 plusieurs colonnes fortement armées contre le Tchad » affirme un communiqué du gouvernement. Une annonce démentie par le général Mahamat Nouri, chef de file de la principale alliance rebelle tchadienne et non confirmée par l’armée française, très implantée sur le territoire, ainsi que l’Eufor, la force opérationnelle européenne déployée dans l’Est du Tchad.

Cette accusation intervient au lendemain du désistement de dernière minute d’Omar el-Béchir pour cause de « mal de tête » alors que les deux chefs d’Etat devaient se rencontrer la veille pour signer un accord de paix. Ce mini-sommet entre les deux dirigeants, censé conduire à la signature d’un accord de paix, a cependant eu lieu. Les présidents tchadiens et soudanais se sont en effet entretenus jeudi après-midi en présence du président sénégalais Abdoulaye Wade.

Allégations « fantaisistes« 

Le secrétaire d’Etat soudanais aux Affaires étrangères, al Sammani al-Sheikh al-Wassila, a qualifié de « fantaisistes » ces déclarations et a affirmé, en marge du sommet, qu’il s’agissait là d' »un problème interne au Tchad et c’est ce que le gouvernement du Tchad devrait sérieusement prendre en considération« . Désigné médiateur, Abdoulaye Wade, espère arriver à un accord entre les deux pays, qui s’accusent mutuellement de soutenir les rebellions internes au Tchad et au Soudan. En cas d’accord entre les deux parties, Abdoulaye Wade avait affirmé lors d’une visite à Paris, qu’il prévoyait le désarmement de tous les groupes armés, hormis les armées régulières. L’avenir de cet accord semble pourtant fragile, le Tchad et le Soudan ayant déjà, par le passé, signé cinq pactes censés couper tout soutien de chaque pays à leur rébellion interne.


Commentaires sur facebook