Le Tchad et le Soudan concluent un accord de non-agression – Le Monde
Après plusieurs jours de tergiversations, les présidents tchadien Idriss Déby et soudanais Omar El-Béchir ont finalement signé, jeudi 13 mars à Dakar, un accord de non-agression pour tenter de mettre fin aux conflits les opposant depuis cinq ans.
Aux termes de cet accord, signé sous l’égide des présidents sénégalais Abdoulaye Wade, gabonais Omar Bongo, et en présence du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, les deux parties s’engagent à interdire « toutes activités de groupes armés et à empêcher l’utilisation de nos territoires respectifs pour la déstabilisation de l’un et l’autre de nos Etats ».
Les deux pays ont convenu de « normaliser » leurs relations et de mettre un « terme définitif » à leurs divergences. Ils ont accepté en outre de mettre sur pied un « groupe de contact » composé de plusieurs ministres des affaires étrangères africains, qui se réunira une fois par mois pour s’assurer que la « déclaration de Dakar » est bien appliquée.
SCEPTICISME
Des rebelles tchadiens utilisent régulièrement le Darfour comme base arrière pour des incursions au Tchad. Le Soudan a de son côté accusé à plusieurs reprises le gouvernement tchadien de soutenir des groupes rebelles du Darfour. Idriss Déby et Omar El-Béchir ont déjà tenté par le passé de régler leurs différends, qui ont failli à plusieurs reprises entraîner les pays de la région dans un conflit ouvert.
Le scepticisme prévaut cependant chez les protagonistes. Les rebelles du Tchad et du Darfour ont d’ores et déjà rejeté le texte, regrettant de ne pas avoir été consultés. M. El-Béchir lui-même, qui accuse M. Déby de n’avoir pas respecté de précédents accords, s’est interrogé sur l’utilité d’un nouveau texte.
Quelques heures avant la signature, le Tchad, qui a repoussé le mois dernier une offensive rebelle sur sa capitale, accusait encore le Soudan d’avoir envoyé plusieurs colonnes rebelles sur son territoire.