Les Brèves de N’djaména : Le RFC et la délégation du Gl Adoum Togoy
Ces derniers temps, à N’djamena pullulent toutes sortes d’informations, des plus fantaisistes aux plus irréalistes. Le bureau blanc de Haïga Deby où quelques prostitués « intellos » font le sale boulot, est le centre par où transitent tous les ragots, mensonges et désinformation. Chaque soir, ce bureau invente une information et la fait circuler par ses différents canaux dans la ville.
Depuis le retrait des rebelles de N’djamena, les proches de Deby se donnent à cœur joie sur tout ce qu’on peut imaginer de mensonger, histoire de cacher tant soit peu leur désarroi ! C’est ainsi qu’on apprend de la bouche de ces gens que les combattants de RFC veulent tous rallier à l’exception de Timan, qu’ils sont abattus, démoralisés et prêts à demander pardon à Deby, que Timan serait en résidence surveillée à Khartoum et que le Gl Adoum Togoy est en train d’aller chercher le reste de la troupe. Ensuite, il prendra le soin de trouver un point de chute à Timan, avec un peu d’argent de poche. Aux dernières nouvelles, selon toujours les mêmes, on lui suggère de rejoindre son frangin aux USA, etc.
En effet, le Gl Adoum Togoy, à la tête d’une nombreuse et hétéroclite délégation est arrivée le jeudi 13 mars 2008 dans les environs de Guéréda, position avancée du RFC. La délégation est composée uniquement des zaghawa (bideyat). Le RFC a longuement débattu en son sein s’il fallait recevoir cette délégation ou non. Compte tenu de l’étendue de la désinformation en cours à Ndjamena, il a été décidé de recevoir la délégation. Dirigée par Adoum Defallah, Vice Président du RFC et comprenant entre autre Mohamed Abdelkerim Hanno, le Gl Issakha Diar, Issahk Bacher Togou, etc., la rencontre a été brève et la délégation du RFC a été claire et précise : pas des négociations en catimini, en cachette, familiale ou clanique. Le RFC veut des négociations au grand jour avec le gouvernement tchadien sous l’égide de la communauté internationale et incluant toutes les oppositions. Le Vice président qui s’est étonné de la composition mono clanique de la délégation, a insisté sur le fait que ni les ralliements individuels isolés, ni les achats de conscience, ni les exfiltrations, moins encore la désinformation, n’entameront en rien la détermination du RFC de mener jusqu’au bout son combat. Le Gl Adoum Togoy, qui a été le seul à prendre la parole du coté de la délégation de N’djamena, a insisté sur le fait qu’il ne jouera aucun rôle d’intermédiaire s’il n’y a pas de la franchise et de la bonne volonté de deux cotés et qu’il transmettra fidèlement la position du RFC à qui de droit. La rencontre a duré environ 1h 30mn. Il n’y a pas eu ni des salamalecs prolongés, ni des apartés. La délégation du RFC a immédiatement regagné son camp.
N’djamena pleure ses morts, les Itno, leurs bijoux – Pendant les 4 jours de siège de N’djamena par les rebelles, les ndjamenois se sont pris aux biens des proches de Deby, prenant et emportant tout ce qui leur tombe sous la main. Pillage et saccage systématique. On se rappelle que la famille de Deby s’est trouvée éparpillée un peu partout. Les rebelles ayant évacué, la famille retourne à N’djamena et découvre avec stupéfaction l’étendue des dégâts matériels. Uniquement des dégâts matériels, car ces gens se moquent éperdument des dégâts humains. Alors commence à N’djamena la chasse à l’homme pour récupérer les biens volés. Accompagnés des militaires lourdement armés et à la gâchette facile, les proches de Deby ont visité pratiquement toutes les maisons des ndjamenois quelques fois aux heures très tardives, semant panique et désolation. Dans cet exercice le neveu de Deby, Abderrahmane Hassane, dit Bedey, s’est distingué par sa brutalité. Pire, ces gens, ignorant, l’état de désolation des ndjamenois après le passage des rebelles, se relaient à la radio et TV pour demander aux ndjamenois de leur restituer les biens volés. Sans scrupules, ni honte, ni pudeur, ils évaluent en direct leurs biens : « mes bijoux coutent huit cent million, on ne les trouve nulle part dans le monde, c’est sur commande, les carreaux de ma maison ont été fabriqués sur commande spéciale, on ne les trouve sur aucun marché du monde, ma villa a coûté plus de sept cent millions f cfa». Et la femme de Daoussa de renchérir : « moi, on m’a pillé des bijoux et autres de plus de un milliard f cfa »….. Quelle déchéance !
Kadhafi au secours de Sarkozy – Le Président français est impatient de voir libres les membres de l’Arche de Zoé, et commence à s’énerver des tergiversations de Deby, d’autant plus qu’il s’est aperçu du fiasco de son dernier passage à N’djamena. Deby l’a proprement roulé dans la farine en ne répondant à aucune des ses demandes. Alors, en représailles, Sarkozy refuse net de payer un centime aux familles des enfants tchadiens. Qui de Deby ou de Sarkozy a demandé le secours du Guide, on le saura bientôt, toujours est-il que c’est la fondation du fils de Kadhafi qui va mettre la main dans la poche en faveur du Tchad et tout sera parfait.
Viols et arnaques de toutes sortes à Ndjamena: Il faut violer les filles et enceinter les femmes des rebelles et de leurs complices, et appauvrir les kreda ! C’est l’arme fatale suggérée à Deby par le duo de choc Younousmi et Chaibo et d’autres. Les deux revenants ! Ces deux là, qui ont fui en abandonnant leur chef, essaient de se racheter. Le fameux Chaibo, s’est retrouvé au-delà du fleuve Chari, disons au Cameroun, et à l’accalmie, il a retraversé en pirogue et a retrouvé ses esprits. Quant à Younousmi, ça été à qui mieux mieux. Parti avec des galonnés à la recherche d’un refuge et des temps meilleurs, avec des mallettes bien remplis des billets de banque, il attendait de voir qui prendrait le dessus pour offrir ses services. Car ceux avec qui il était, téléphonaient sans relâche aux rebelles et commençaient à faire les yeux doux. Alors, s’ils pouvaient se taire comme leurs collègues, cela aurait été mieux pour eux, car on se souvient qu’à l’approche des rebelles, la majorité des membres du gouvernement avait fui dans toutes les directions, à commencer par le pm Kascou, transporté par un motard en plusieurs endroits. Finalement, un bienveillant avait accepté de l’accueillir. Mais bon celui-là, ce qu’on appelle « honte » ne fait pas partie de son vocabulaire. Des membres du gouvernement Kascou, il n’y a que deux ou trois qui peuvent regarder les gens dans les yeux. Alors à vous de deviner, et si vous le souhaitez, on vous les citera.
Après le retour à la « normale » et après que Deby distribua les bonnes et mauvaises notes suivies des gifles, coups de poing à la figure (regardez le visage de certains ministres, ils portent la marque de la bague de Deby !), Deby convoqua une réunion regroupant ses proches pour étudier les voies et moyens de nettoyer définitivement les rebelles. C’est le moment choisi par le Ministres des infrastructures et le DG de l’ANS (police politique) de suggérer à Deby « qu’il faut humilier, marquer à jamais les esprits des tchadiens, violer les filles et enceinter les femmes des rebelles et de leurs complices, il faut frapper fort, il faut tout museler, il faut sévir »Deby n’a pas fait des commentaires particuliers, mais quelqu’un dans l’assistance a trouvé l’idée géniale. Alors, les jeunes patriotes de Deby véhiculent largement cette idée et la tentation est grande. Depuis un certain temps, faits d’habitude rares à Ndjamena, il est constaté l’enlèvement et les viols des filles d’autrui au vu et au su de tout le monde. Certains accusent les toroboro, mais il n’y en a pas qu’eux.
Beremadji Félix
N’djaména