Tchad: la coalition d’Ibni demande une enquête "réellement internationale" – Afp
La principale coalition de l’opposition tchadienne, dont l’opposant disparu Ibni Oumar Mahamat Saleh était le porte-parole, a demandé lundi sa libération et « la mise en place d’une commission d’enquête réellement internationale et réellement indépendante« .
La Coordination des Partis politiques pour la Défense de la Constitution (CPDC) exige « la libération sans délai et sans condition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh et le retour sécurisé de chefs de partis politiques contraints à l’exil ou à la clandestinité », selon un communiqué reçu par l’AFP à Libreville.
La coalition demande également « la mise en place d’une commission d’enquête réellement internationale et réellement indépendante, en lieu et place de celle créée » par le président Idriss Deby Itno au lendemain de la visite du président français Nicolas Sarkozy au Tchad fin février.
Selon des témoignages concordants, Ibni Oumar Mahamat Saleh a été arrêté le 3 février par les services de sécurité tchadiens dans le sillage de l’attaque ratée de la rébellion sur la capitale tchadienne. Deux autres opposants ont été arrêtés et portés disparus dans les mêmes circonstances, selon ces témoignages.
Les autorités ont ensuite reconnu détenir l’ex-président Lol Mahamat Choua, qui a finalement été libéré le 28 mars, tandis que le député Ngarlejy Yorongar a réapparu début mars. En France où il se trouve toujours, ce dernier assure avoir été détenu en présence des deux autres opposants. Il a dit craindre qu’Ibni Oumar Mahamat Saleh ne soit « mort » à la suite des « coups » subis en détention.
Le gouvernement nie avoir arrêté M. Ibni.
En outre, dans son communiqué, le CPDC se montre sceptique sur l’accord de paix signé le 13 mars à Dakar entre les président tchadien et soudanais et note « le réarmement des différentes rébellions pendant que le gouvernement renforce son arsenal de guerre et construit des ouvrages de défense dignes de l’époque médiévale, propres à accroître l’inquiétude d’une population déjà terrorisée« .
Le CPDC demande également « à la communauté internationale de réunir d’urgence tous les acteurs » de la crise tchadienne.
En conclusion, la coalition maintient sa « suspension de la participation de ses représentants au Comité de Suivi et d’Appui de l’Accord politique du 13 août 2007« , censé aboutir à des élections libres et démocratiques.