Djerassem Le bemadjiel, victime des instructions et injonctions aberrantes du couple Deby et de leur Conseiller.
Djerassem faisait partie du premier groupe des diplômés en DEUG et en licences de la Faculté́ des sciences de Farcha, recruté par Schulumberger, une société sous-traitante du Consortium, spécialisée essentiellement dans la production; Djerassem était donc un technicien du pétrole, loin de l’équipe des négociations et probablement ignorant de tout ce qui concerne les différents et multiples accords entre les parties prenantes.
Dans l’euphorie du boom pétrolier, Deby demanda aux ressortissants du Logone Oriental de lui proposer un pétrolier de la région pour diriger le ministère du pétrole, manœuvre qui lui permettra de détourner les attentions sur la main basse du couple sur les revenus. Nadingar avança le nom de Djerassem qui fut donc nommé ministre du pétrole.
A la présidence (le Premier Ministre étant mis hors réseau) le tout nouveau ministre a 3 interlocuteurs : le couple présidentiel et le Conseiller chargé du dossier pétrole au Secrétariat Général à la Présidence, ce dernier n’est autre que son prédécesseur au ministère. Ce Conseiller, opportuniste pur jus, qui se voit ou se croit être le nombril du pétrole au Tchad, a pu louvoyer jusqu’à̀ atteindre la jupe de la première Dame et y est resté solidement collé. Ainsi, le pétrole étant en réalité́ géré́ par la 1ère Dame qui a mis un vaste réseau où tomberait un centime des revenus de pétrole (trésor, SHT, holding de Dubaï̈, etc.), toutes les instructions émanant de la présidence (de la 1ère Dame par la voix de Mr) sont répercutées au Ministre par l’intermédiaire du Conseiller qui y met ou enlève son sel et son piment. Djerassem n’est en réalité́ qu’un exécutant et qui reçoit les miettes pour services rendus des mains du Conseiller, gestes toujours suivis de: » de la part de son Excellence ou de la 1ère Dame! »
Dans les accords entre le Tchad, le Consortium, et la Banque Mondiale, il était convenu que c’est le Consortium qui vendra la part du brut du Tchad car le modèle économique qui avait servi de base des discussions démontrait clairement qu’il est de loin bénéfique pour le Tchad de faire enlever sa part de brut par le consortium, que par un tiers trader. Ainsi la valeur du brut tchadien vendue et défalquée des différents frais est déposée à la Citibank qui virera au trésor tchadien à la demande de celui-ci. C’est trop transparent, n’est-ce pas?
Dès les premiers enlèvements du brut, les traders vautours ont commencé à squatter les bureaux des différents responsables du dossier pétrole et en particulier celui du tout puissant conseiller du pétrole à la présidence en propageant des inepties du genre « le Tchad est mis sous tutelle, le Tchad n’est pas maitre dans la gestion de son pétrole, etc., etc. » Et les différents traders commencèrent à être reçus par la présidence et le ministère; et l’accord tripartite fut dénoncé́; Glencore, un trader Suisse qui a fait la plus grosse mise, est choisie pour enlever et vendre la part du brut tchadien: désormais le loup est dans la bergerie! Dans cette dénonciation de l’accord tripartite, les tchadiens retiennent généralement la disparition du volet » génération future » or le plus grave est la disparition complète de la traçabilité du circuit des revenus pétroliers !! Désormais ce sont des CFA dans les sacs qui circulent ou des dollars déposés dans les comptes bancaires indiquées ! Seul Glencore est en mesure de dire ce que le Tchad reçoit. Ce n’est pas par hasard que notre président bien aimé est le 7ème président le plus riche de l’Afrique! Quelle fierté́ ! Pire, Glencore, par sa proximité́ avec le couple Deby et le Conseiller, a de loin outrepassé ses compétences de simple trader, pour devenir un interlocuteur obligé, l’intermédiaire officieux entre le consortium et le Tchad: » le président m’a dit, le Conseiller m’a dit, le ministre m’a dit, les tchadiens pensent que… ,les tchadiens veulent que… » Les membres du consortium sont agacés par cette intrusion inattendue et surtout dégoutés par le comportement du trader qui ne cache pas ses accointances avec les personnalités tchadiennes et les dessous des tables qu’il distribue ! Chevron quitte le consortium et le trader achète pour le compte du Tchad les parts de Chevron, le traders se fera payer sur le brut du Tchad! Aucun débat, aucune discussion ! Quand quelques énergumènes apatrides ont commencé à ronronner sur le projet d’accord entre Glencore et le Tchad, Deby a sommé son ministre qui a été nommé la veille de le signer immédiatement: l’accord, élaboré́ par Glencore et uniquement en ANGLAIS, fut signé, sans le dater! Et sans qu’aucun autre tchadien du ministère prenne connaissance.
Ainsi, Glencore est trader, producteur (les parts de Chevrons) et détenteur des permis d’exploration, c’est unique, il n’y a qu’au Tchad que Glencore se comporte ainsi, jamais ailleurs!
Quelle est la responsabilité́ de Djerassem dans la dénonciation de l’accord tripartite ? Aucune!
Quelle est la responsabilité́ de Djerassem dans le choix de Glencore? Aucune !
Mais alors, en tant que ministre du pétrole il a quand même une certaine responsabilité́ quelque part non? OUI, celle d’avoir accepté́ les yeux fermés et les oreilles bouchées, toutes les instructions aberrantes de la présidence ; celle d’avoir assisté et participé sans aucune réaction, à la dilapidation flagrante des revenus pétroliers, en se contentant des misérables jetons qu’on lui lance comme à un chien ! Certes il n’est pas non plus coupable que les autres, suivez mon regard mais, mais il aurait dû écouter ou suivre les rares cadres qui ont osé mettre sur la balance leur intégrité́ et leur honneur face aux biens factices de ce monde, à l’exemple de l’ancien ministre des finances et de son S.E, ou des Ministres qui avaient refusé́ de s’adonner aux soukous de Serment!!
Beremadji Félix
N’djaména – Tchad