Les tchadiens au Burkina : Un fiasco en vue.
Le contingent tchadien prévu pour la zone de 3 frontières ( Niger-Mali-Burkina) théoriquement de 2000 militaires et plus de 70 véhicules dont 60% d’escadrons est dirigé par les généraux Saleh Becher Bederio et Hissein Hadir Djougounka. Cette force s’est enlisée depuis bientôt 3 semaines dans les marais de GUIGUIMI (Niger) pour plusieurs raisons :
D’abord selon les informations des compatriotes anciennement engagés dans le Sahel (Mali,Niger), le déploiement d’un contingent renforcé ne se justifie nullement d’autant plus que les soi-disant Jihadistes au Burkina ne sont autres qu’un amalgame des anciens militaires de la Sécurité Présidentielle (SP) et quelques partisans de l’ancien régime marginalisés par les nouvelles autorités. Ces insurgés disposent des moyens rudimentaires et interviennent ponctuellement. De ce fait l’armée Burkinabé arrive tant bien que mal à les contenir.Alors pourquoi un renfort massif des tchadiens ?
Le sentiment d’être à la fois au four et au moulin pour les besoins pécuniaires des potentats du régime en général et Deby en particulier anime le sentiment de rejet au sein de l’armée de toute intervention extérieure du pays.
En effet l’armée tchadienne est considérée comme le parent pauvre pour ne pas dire qu’elle est orpheline. Elle est en fait corvéable et malléable à merci du dictateur et privé de ses émoluments effectifs aux seins de toutes les missions internationales ou régionales ; et ce, malgré sa combativité et sa témérité légendaires.
Face aux chantages permanents de Deby de retirer ses forces de toute l’opération Barkane, l’U.A et l’O.N.U se soumettent placidement à ses phantasmes et à ses caprices. Ce qui fait que l’ensemble des acquis financiers (salaires, indemnités, frais de mission, pga….) sont versés directement à un compte ouvert pour la circonstance dans une banque de la place, au nom du Ministère des affaires étrangères et géré conjointement par le Ministre des A.E et le Dircab/adjoint de la présidence.. Après avoir effectué des ponctions tranchantes, on envoie aux intéressés strictement l’équivalent de leurs salaires initialement perçus au tchad.
Pour toutes ces raisons, les éléments désignés ont d’abord boudé la mission, ensuite ils ont commencé à disparaître un à un dans la nature. Le contingent s’était réduit à une portion congrue de 1200 éléments. Cette situation a obligé le Maréchal à désigner une unité spéciale commandée par le Gl Bahradine Ahmat Souleymane aux fins de traquer tous les fugitifs pour leur retour à la mission. Peine perdue, non pas que les disparus restent introuvables mais les parents commencent à s’organiser pour contrer l’enrôlement forcé de leurs rejetons. Alors le Maréchal s’est rendu à l’évidence et a remis le chiffre résidu de 1200 aux assises de Barkane à N’djaména. Apparemment les invités ont applaudi et félicité Deby de ce grand geste sans pour autant chercher à résoudre les problèmes fondamentaux qui minent l’armée tchadienne et surtout les unités pour les missions à l’étranger.
Beremadji Félix
N’djaména -Tchad