Les Brèves de N’djaména – Combats dans le Dar Tama
Depuis qu’une colonne de l’Ufcd a assassiné froidement 5 civiles et enlevé 6 autres dont les corps ont été retrouvés, la tension est vive entre les communautés Tama d’une part et zaghawa et gorane d’autre part. Des combats violents ont lieu ce jour du lundi 18 août 2008, du matin jusqu’à l’après midi. On signale des victimes de deux cotés.
Quant à l’Ufcd, au lieu de reconnaître son forfait, elle persiste dans le mensonge en affirmant que sa colonne a eu un accrochage avec l’armée de Deby, ce qui est totalement faux et même aberrant. Si les groupes armés, au lieu de concentrer leur force contre Deby, s’impliquent dans les chamailleries locales, si graves soit elles, alors bonjour les dégâts et vive Deby eternel.
Cour criminelle : incohérence, cafouillages… la liste exacte des condamnés à mort et condamnés à perpète a été publiée par notre confrère Toumaî-Tchad. Tchadactuel avait ajouté immédiatement qu’il y a une troisième liste qui concerne des cadres civiles et militaires, condamnés pour des périodes limitées : entre 10 et 30 ans des travaux forcés. Comme pour démentir Tchadactuel, Deby a renoncé de publier la troisième liste. Il l’a plutôt fondue dans la seconde, avec des changements notables.
Certains personnes, condamnées à des travaux forcés pour des périodes déterminées, sont maintenant condamnés à perpète, tandis que d’autres noms ont été purement et simplement faits disparaître de deux listes. On peut interpréter cela comme une grâce présidentielle. Donc, logiquement il doit y avoir un décret présidentiel. Dans la précipitation, des noms apparaissent sur les deux listes : Adouma Hassaballah, leader de l’Ufcd, est condamné à mort et à perpète. Il en est de même pour Mahamat Abdelkerim Hanno, un des dirigeants du RFC. Le Comble, c’est avec le nom du feu Kalli Mamay.
Son nom figurait sur la troisième liste, alors qu’il est mort en février à N’djamena. Dans la liste rectificative, il est condamné à perpette, mais aussitôt, il est dit que la sentence s’annule d’elle-même puisque l’intéressé est mort. Mais si la Cour s’est tenue le vendredi, on devrait déjà savoir que l’intéressé était déjà mort. Que comprendre de tout cela : des morts condamnés à mort, des personnes ralliées et vivant en paix avec le régime, sont condamnés par contumace, d’autres en train de négocier leur ralliement, sont condamnés à perpète. Du n’importe quoi, mais De Deby, rien n’étonne personne.
Par contre des magistrats qui se comportent comme un bonnet sur la tête de Deby, c’est plus qu’étonnement : complices et coauteurs de toutes les bêtises et crimes de Deby : implication personnelle dans la falsification des données électorales, approbation des crimes odieux comme celui d’Adouma Ali et 11 autres prisonniers déjà condamnés et qui purgeaient tranquillement leurs peines à la maison d’arrêt de N’djamena et aujourd’hui, ces paperasses qui font la risée du monde entier.
Les magistrats font exactement ce que Deby demande sans même prendre la peine de mettre de la forme, et ce faisant, ils se décrédibilisent à jamais aux yeux de l’opinion nationale et internationale. Si la cour a un quelconque pouvoir, elle doit conduire Mansour Abbas, Hissène Hamita et Issakha Diar en prison et ne seront libres que par une grâce présidentielle, sinon, c’est encore plus que du n’importe quoi.
Mahamat Ahmat
N’Djamena