Les Brèves de N’djaména : Israël au secours du MJE
L’ennemi de ton ennemi est ton ami disait l’adage des sages. Israël et le MJE l’ont bien compris. Au lieu d’avoir des relations normales d’Etat à Etat avec l’Etat d’Israël, Idriss préfère traiter avec ce pays par l’intermédiaire des officines douteuses, semi-officielles, semi-barbouzes. C’est donc par l’interposition de ces officines que Idriss a fait voyager très discrètement à Tel-Aviv, le 30 janvier le Chef du MJE, son frère Timan Idriss et son autre frère le Gal Oumar Idriss, responsable du matériel militaire.
Un aller- retour. Pour éviter toute fuite, nos trois voyageurs ont traversé le Chari et se sont rendus dans un pays de l’Afrique centrale qui a de bonnes relations avec Israël et de là, ils se ont quitté pour ce pays. Dr Khalil, qui possède un passeport diplomatique tchadien, a voyagé sous un faux nom avec le titre de « Conseiller à la Présidence ». Selon certaines sources, depuis cette courte visite, quelques des nombreux containers qui transitent par le port de Douala, provenaient d’Israël et destinés au MJE.
Combien des bœufs noirs ont-ils été enterrés vivant pendant le périple de Idriss ? En réalité c’était l’objectif principal de sa tournée. L’encouragement des militaires, visites des projets présidentiels ou mise des premières pierres, ce sont des bluffs. L’objectif de la tournée était de « miner » la frontière Est, Nord et Ouest du Tchad. En effet, beaucoup de personnes ont été intriguées, d’abord par le comportement d’Idriss lui-même et ensuite par la présence de certains individus inconnus jusqu’à là dans le harem. Pour quelqu’un qui fait une tournée au front pour motiver ses troupes et sensibiliser la population, il faut dire qu’il a passé à coté, car Idriss ne rencontrait personne, ne sortait pratiquement pas, n’assistait pas aux différents meetings populaires et les audiences sont interdites.
Pendant qu’il s’enfermait dans la résidence officielle, une équipe sous la responsabilité du gourou, un ressortissant d’un pays tiers, qui a suggéré la tournée et qui l’accompagne, se met au boulot. Ici, c’est un bœuf noir qu’il faut enterrer vivant, là ce sont huit coqs noirs (le nombre des Chefs des groupes armés) qu’il faut enterrer vivant, plus loin égorger un chameau et le laisser aux charognards, etc. Idriss devrait aller à Faya, répéter le rituel, mais à la dernière minute le gourou aurait dit qu’il n’y a plus de danger par « la porte de Faya » et celui-ci renonce d’y aller. Ainsi Idriss pense avoir fermé hermétiquement toutes les frontières du Tchad. Mais les rebelles savent que la route Faya – N’djamena n’est pas « minée » par les lancements.
Beremadji Félix
N’djaména