Quand des analphabètes donnent de leçon de cours d’administration publique à DEBY !

Par message présidentiel daté du jeudi 19 janvier 2012, Mr Deby a demandé la réintégration de tous les militaires déflatés, radiés et retraités du Groupement blindé d’Abéché; le message précise qu’ils doivent rejoindre leurs unités et reprendre leurs postes respectifs ! Les militaires concernés ont répondu qu’ils étaient radiés par décret, pour un parallélisme des formes, il faut que le Président en prenne un autre. Fermer le ban ! Imaginer la cacophonie et le tohu- bohu qui s’en suivraient ? Un commandant de Compagnie radié depuis 3 mois, revenir tout bonnement réclamer son poste qui a déjà été entre temps pourvu! Soit! Mais le plus grave dans ce cas précis, Deby a commis deux fautes professionnelles :

  • D’abord en tant que militaire : personne ne doute du cursus académique militaire de Deby, en effet de l’Ecole des Officiers de N’djaména en passant par tous les évènements que le Tchad a connus et finir à l’Ecole de Guerre de Paris, il est inéluctablement l’un des plus grands officiers de l’armée tchadienne. Cependant, il n’a toujours pas su que dans l’armée et surtout en matière de combat, l’unité des escadrons – lourds et légers – est fondamentale ; les machines, les chauffeurs et les tireurs ont pratiquement la même valeur. Sans l’un, les deux autres sont pratiquement inopérationnels ; mais comme toujours l’homme tient une place prépondérante, en ce sens que le personnel des escadrons est un corps spécifique dont la formation tient beaucoup des paramètres aléatoires : stabilité psychologique, rapidité, reflexe et témérité. Dans un combat, autant ils font la différence autant le risque de se faire calciné dans son tank est grand, c’est exactement comme un pilote d’hélicoptère ou d’avion de chasse. Leur formation à l’issue d’un tri méticuleux prend généralement du temps. Tout ceci n’est qu’un processus normal dans la constitution des corps dans une armée d’un pays, et le Tchad n’échappe pas à la règle ; on n’a nullement besoin de passer par l’Ecole de Guerre de Paris pour en savoir. Par un coup de tête dont il est le seul à avoir le secret, notre général se réveille un beau matin et renvoi par décret tous les éléments des escadrons des garnisons de l’Est ; le lendemain il s’aperçoit que ses machines ne bougent plus, alors il envoie des messages instantanés pour demander la réintégration des radiés !
  • Ensuite en tant que Chef d’Etat, Chef suprême de l’Administration: Pendant trente ans (1982-2012) qu’il occupe des hautes responsabilités au niveau national et 21 ans en tant que Chef d’Etat, Mr Deby n’arrive pas à distinguer ni la valeur ni la hiérarchie des textes règlementaires qui régissent l’administration du Pays. Les textes d’un pays sont les lois, les ordonnances, le décret, les arrêtés et au bas de l’échelle les décisions, faut-il le rappeler que chacun de ces textes est pris par une autorité donnée dans un contexte juridique et administratif donné et ne peut être infirmé que dans les mêmes conditions que de sa promulgation. C’est cela que ces analphabètes lui ont fait rappeler ; ils comprennent mieux que Deby le fonctionnement de l’administration.

Un dicton arabe dit : « à force de trop répéter l’âne finira par comprendre », ces analphabètes ont fini par comprendre et assimiler le fonctionnement de l’administration du pays, et ils font la différence entre un texte administratif et un message qui est généralement destiné à communiquer une information aux fins de prévenir une action. Mais Deby n’a pas encore compris, dommage !
On ne gère pas un pays par messages, M. Deby.

Cl Sougour Hemiss


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