La mission de l’ONU, la Minurcat, va plier bagages – Rfi

Les autorités de Ndjamena ont demandé le retrait de la Mission des Nations unies du Tchad et de la Centrafrique (Minurcat). Une mission du Département de maintien de la paix de l’ONU est au Tchad depuis le mardi 26 janvier 2010 pour tenter de négocier avec le gouvernement tchadien, mais lors de la première réunion, mercredi 27 janvier, les autorités tchadiennes ont été très claires : tout ce qu’elles attendent de l’ONU c’est un calendrier de retrait de la mission dont le mandat expire le 15 mars prochain.

La Minurcat a été créée en 2007 pour assurer la sécurité de quelque 450 000 réfugiés et déplacés, victimes de la guerre du Darfour et des violences aux trois frontières : Soudan, Tchad et Centrafrique. Est-ce à dire que tous les problèmes sont réglés dans la région ? Le doute est permis. Mais l’ONU ne peut pas s’imposer contre la volonté d’un Etat.

Tout espoir de négociation s’est envolé en quelques minutes. Le général néerlandais Patrick Cammaert, chef de la délégation onusienne, a déclaré, mercredi 27 janvier, en guise de préambule, être là pour « écouter quels sont les problèmes ressentis et les raisons avancées pour le retrait de la Minurcat et, surtout, voir quels domaines pouvaient être améliorés ». Depuis que l’ambassadeur du Tchad aux Nations unies a déposé, il y a une semaine, une note verbale au Département de maintien de la paix demandant le non-renouvellement de la mission, les Nations unies ne voulaient pas y croire et pensaient tout simplement rentrer dans une nouvelle phase de négociation avec les autorités tchadiennes. Ces dernières se plaignaient des retards dans le déploiement de la mission ou dans la formation des militaires tchadiens.

Mais le représentant du président tchadien Idriss Deby auprès de la mission, le général Oki Daggasch, a coupé court à toutes discussions. Il a immédiatement précisé que la réunion avec la délégation de l’ONU ne devait porter que sur les modalités pratiques du retrait, après la fin du mandat de la mission le 15 mars prochain.

Le gouvernement tchadien a longtemps refusé le déploiement de cette mission. Sous pression de la France, il a fini par accepter le déploiement d’une mission hybride, moitié force militaire européenne (Eufor), moitié Nations unies. La Minurcat se réduisant, alors, à une simple composante civile. Un an plus tard, le 15 mars 2009, l’Eufor quitte le Tchad et la Minurcat pense enfin pouvoir se déployer pleinement. Mais avant même d’y être parvenu, Ndjamena lui demande de quitter le territoire.


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