Soudan/Tchad : près de 100 jours depuis l’enlèvement de nos collaborateurs Gauthier Lefèvre et Laurent Maurice – CICR

Près de 100 jours se sont écoulés depuis l’enlèvement de deux collaborateurs du CICR : Gauthier Lefèvre a été enlevé au Darfour Ouest le 22 octobre, et Laurent Maurice, kidnappé dans l’est du Tchad le 9 novembre. Daniel Duvillard, chef des opérations du CICR pour l’Afrique de l’Est, décrit la situation.

Daniel Duvillard, chef des opérations du CICR pour l’Afrique de l’Est

Comment gérez-vous la situation, près de 100 jours après l’enlèvement de Gauthier et de Laurent ?

Ce samedi 30 janvier marquera le 100ème jour de captivité de notre collègue Gauthier. Pour Laurent, les 100 jours de captivité tomberont le 17 février à moins qu’il ne soit relâché avant. Nous continuons de faire tout notre possible pour que nos collègues soient rapidement libérés sains et saufs. Nous sommes en contact avec les ravisseurs et les autorités nationales et locales, et nous suivons de près l’évolution de la situation.

Nos pensées vont à nos collègues et leurs familles. Les collaborateurs du CICR, au siège à Genève et dans le monde entier, témoignent d’un grand soutien et manifestent une vive préoccupation durant toute la crise.

Et permettez-moi d’insister : nous continuerons de faire tout notre possible, aussi longtemps qu’il le faut, pour que nos collègues Gauthier et Laurent soient libérés rapidement sains et saufs.

Quel est votre message pour Gauthier et Laurent aujourd’hui ?

Nous voulons avant tout qu’ils soient et restent en bonne santé. Nous espérons surtout que Gauthier et Laurent seront libérés très prochainement. Nous sommes pleinement conscients de la douloureuse épreuve que vivent les familles de nos deux collègues. Nous voulons qu’elles sachent que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour obtenir leur prompte libération.

Nous restons très préoccupés par les conditions de détention de nos collègues et le traitement qui leur est réservé. Seule leur libération pourrait mettre un terme à cette situation très pénible.

Quel a été l’impact de la réduction des activités du CICR au Soudan et au Tchad ?

Du fait que nous avons été obligés de réduire notre présence sur le terrain, nous ne sommes plus en mesure d’offrir les mêmes services dans l’est du Tchad et au Darfour. Nous déplorons vivement cette situation. Notre priorité absolue est d’obtenir la libération de nos deux collaborateurs dans les meilleurs délais, ce qui nous permettra de rétablir nos activités et de poursuivre le travail humanitaire à accomplir.

Dans la mesure où la sécurité est une préoccupation majeure, la situation est réévaluée en permanence. Nous prenons toutes les précautions possibles pour que notre personnel puisse continuer à travailler en toute sécurité. Bien que nous ayons dû renoncer à certains déplacements et adapter notre présence dans l’est du Tchad et au Darfour Ouest, nous nous efforçons de maintenir les services de base que personne d’autre n’est en mesure de fournir.

En particulier, nous poursuivons nos activités dans le camp pour personnes déplacées de Gereida (Darfour Sud) et faisons en sorte que les gens puissent continuer de bénéficier de services vitaux tels que le programme chirurgical d’urgence à l’hôpital d’Abéché (est du Tchad). Nous soutenons aussi toujours un certain nombre de centres de soins de santé primaires et d’autres établissements dans ces régions, ainsi que les activités du Croissant-Rouge soudanais et de la Croix-Rouge du Tchad.

Dans certaines parties reculées du Darfour et de l’est du Tchad, où très peu d’autres organisations peuvent accéder, le CICR reste engagé dans diverses activités en assurant notamment l’approvisionnement en eau potable et en aidant les personnes à subvenir à leurs besoins par le biais de projets dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage.


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