Hissène Habré, le mouton de sacrifice de Wade – Fasozine

Décidément, le président sénégalais Abdoulaye Wade fait feu de tout bois pour faire parler de lui. Après sa virée solitaire à Benghazi pour demander à Mouammar Kadhafi de le «regarder dans les yeux» et de quitter le pouvoir, il semble avoir trouvé en Hissène Habré le mouton de sacrifice parfait.

En effet, en décidant, unilatéralement d’extrader l’ex-président tchadien exilé à Dakar depuis 1990, il pense se dédouaner de l’incapacité de son gouvernement à organiser un procès en bonne et due forme pour juger l’ancien dictateur au nom de l’Afrique. Non content d’avoir fait tourner l’Union Africaine en rond depuis 2006, il a trouvé une nouvelle diversion juridique à travers cette extradition.

Heureusement que des voix autorisées comme celle de la Haut commissaire de l’ONU aux droits humains peuvent encore tirer la sonnette d’alarme sur cette bourde que s’apprête à commettre Me Abdoulaye Wade. «En tant que partie à la Convention contre la torture, le Sénégal ne peut extrader une personne vers un État où il y a des motifs sérieux de croire qu’il serait en danger d’être soumis à la torture», a rappelé Navi Pillay, ce dimanche 10 juillet, tout en insistant sur la nécessité pour le Sénégal de revoir sa décision. Mais le vieux Wade aura-t-il les oreilles suffisamment sages pour entendre cet appel au respect du droit international? Va-t-il franchir le rubicond envers et contre tout?

Telles sont les questions qui taraudent les défenseurs des droits humains et du droit international. Car, c’est en principe ce lundi 11 juillet que l’ex-président tchadien devrait être extradé par un vol spécial, vers le Tchad où il avait déjà été condamné à mort par contumace. Si rien n’arrête la décision de Wade, il est presque évident que Hissène Habré sera expédié à Ndjamena comme dans un abattoir.


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