Affaire Hissène Habré: quelle mouche a donc piqué Wade? – Fasozine
Décidément, le président sénégalais Abdoulaye Wade est devenu maître dans l’art de la volte-face. Après avoir été poussé par la rue à renoncer à son projet de modification de la constitution sénégalaise, c’est sur une affaire aussi sensible que celle du jugement de l’ex-président tchadien Hissène Habré que le Vieux se casse à nouveau la figure.
En tout cas, les Nations Unies l’ont sommé à faire marche arrière toute, dans son projet de se débarrasser du colis Habré, qui visiblement, devient encombrant pour lui. Une mauvaise publicité pour un chef d’Etat croulant qui a trop de problème à l’interne pour s’offrir ainsi en spectacle à l’opinion internationale.
Il se mêle tellement les pinceaux au point qu’on peut se demander si ce n’est pas finalement le vide autour lui. En tout cas, ceux qui lui ont conseillé d’extrader Hissène Habré au Tchad n’ont pas été bien inspirés. Pas plus que ses partisans qui l’encouragent à se maintenir au pouvoir, malgré son âge avancé. En très peu d’années, le président sénégalais a accumulé tellement de gaffes à l’intérieur et à l’extérieur de son pays que tout porte à croire qu’il est déphasé.
L’opposant historique qui a fait rêver la jeunesse africaine en réalisant le «sopi», cette alternance politique historique au Sénégal, a visiblement perdu ses repères cardinaux. Sur la gestion du dossier Hissène Habré, on peut même se permettre de dire qu’il a trahi cette Afrique qui voulait prouver que le continent pouvait encore organiser un procès en bonne et due forme pour juger certains de ses dirigeants, quels que soient les crimes qu’ils ont commis.
Maintenant que le Sénégal de Wade ne s’est pas montré à la hauteur de cette ambition africaine, cela ne fait qu’apporter de l’eau au moulin de ceux qui voulaient que l’ex-dirigeant tchadien comparaisse devant une juridiction occidentale, notamment en Belgique.