Le dialogue vu par la Cpdc==N’DJAMENA BI-HEBDO N° 955 du 5 au 7 juin 2006==

Au cours de la rencontre qu’elle a eue avec le sous-secrétaire d’Etat américain, la Cpdc a remis une fiche traitant du « processus de mise en place d’un dialogue national non exclusif entre les parties tchadiennes « .
La Cpdc écrit que la crise multidimensionnelle que vit le pays résulte « d’un refus catégorique de dialogue » qui a engendré des crises sur tous les plans. Le refus du dialogue est à l’origine du boycott par l’opposition et les populations tchadiennes de l’élection présidentielle du 3 mai 2006.

A cela s’ajoutent des défec¬tions au sein des différents corps des services de sécurité qui se transforment en rébellions, une crise de confiance entre le Tchad et les partenaires économiques à cause de la propension du président à flouer ceux-ci, une crise sociale créée par le non paiement des salaires à terme échu et enfin unecrise de confiance entre le chef de l’Etat tchadien et ses homologues africains à cause du soutien de celui-ci aux mou¬vements hostiles à l’ordre établi.

Ce qui compromet, selon la fiche de la Cpdc, « la paix ci¬vile ainsi que la sécurité des personnes et des biens au Tchad et dans la sous région, la stabilité politique et celle des institutions désormais ébranlées, le renforcement de la démocratie, la participation citoyenne des populations à la gestion de l’Etat et ses démem¬brements ainsi que la lutte contre la pauvreté et le développement durable ».

Une situation explosive
Une telle situation met aux prises les forces vives du pays que la Cpdc regroupe en six compartiments: Il y a le pou¬voir qui regroupe les institu¬tions de l’Etat, le parti au pou¬voir, les organisations alliées qui, selon la fiche, servent « les intérêts immédiats du prési¬dent de la République ». « Le deuxième compartiment re¬groupe l’opposition démocra¬tique (Cpdc et Far). La société civile que représentent les Adh et les associations féminines est le troisième groupe. Les deux centrales syndicales (Ust & Cltt) ainsi que le Set et le Synecs sont le quatrième groupe. Les politico-militaires qui composent le cinquième compartiment sont: le Front uni pour le changement dé¬mocratique (Fuc), le Mouve¬ment pour la démocratie et la justice au Tchad (Mdjt), le ras¬semblement des forces dé¬mocratiques (Rafd), le Mouve¬ment pour la paix, la recons¬truction et le développement (Mprd), le Telssi renaissance nationale (Trn) et l’Union des forces pour le changement (Ufc).
Enfin les Tchadiens de la diaspora que sont les exilés politiques regroupés au sein d’un secrétariat de suivi et de coordination de la conférence de l’opposition tchadienne (Ssco) que dirige Ahmat Hassaballah Soubiane.
L’antagonisme entre ces différentes forces a abouti au raid du Fuc sur N’Djarnéna le 13 avril faisant des centaines de morts dans la capitale.

Face à cette situation, la communauté internationale a demandé au président Déby de surseoir à la présidentielle prévue pour le 3 mai 2006. Ce qu’il a refusé. Malgré la tenue de la présidentielle dont les résultats ont été proclamés, la tension est restée vive.

Comment éviter la guerre « Devant la persistance de l’impasse devenue clairement une crise de légitimité, la communauté internationale devrait poursuivre les efforts tendant à tout faire pour facili¬ter un tel dialogue qui, de no¬tre point de vue doit être non exclusif », estime la Cpdc qui ajoute que « C’est maintenant qu’il faut agir, avant que ne se déclenchent de nouveaux
Combats encore plus meurtriers et dévastateurs ».

Pour la Cpdc, c’est à un co¬mité préparatoire paritaire composé de représentants des différents compartiments que reviendra la charge de préparer la rencontre en élaborant l’ordre du jour et la liste des participants.
« Etant entendu que le dialogue national non exclusif per¬mettra la mise en place d’une transition chargée d’exécuter les consensus dégagés », con¬clut la fiche.

Madjiasra Nako– N’DJAMENA BI-HEBDO N° 955 du 5 au 7 juin 2006


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