Absence de vision – N’DJAMENA BI-HEBDO N° 956 du 8 au 11 juin 2006

la une On faisait croire que le baccalauréat tchadien allait être désormais organisé avec sérieux avec la batterie de mesures dont l’obligation faite aux candidats camerounais d’avoir obtenu au préalable le probatoire. Un comité interministériel a même été mis en place au sein de l’université pour la réforme du baccalauréat tchadien, l’objectif étant d’éviter les fraudes et le faux devenus monnaies courantes. Que nenni! Le bac 2006 vient de montrer l’incapacité des responsables du département de l’Education nationale à bien organiser, et honnêtement, cet examen.

Ces dernières années, le nombre important de jeunes Camerounais à la recherche du bac au Tchad fait que cet examen devient une affaire de gros sous. Le faux au bac, érigé en règle, est une source de revenus pour des organisateurs grâce à des réseaux mis en place depuis le Cameroun. Au point que le bac tchadien perd de plus en plus sa crédibilité. Les mesures exigeant des candidats camerounais l’attestation du probatoire et la carte d’identité nationale prises récemment n’y font rien. A l’évidence, le nombre de ces candidats est réduit cette année. Il y en a seulement 3.000 contre 7.000 en 2005. Il ne faut donc pas s’étonner que dans un proche avenir l’on soit plus exigeant à l’endroit des étudiants détenteurs du parchemin tchadien. Notre pays est aussi devenu, à la suite du Cameroun, champion du monde en matière de corruption.

Les mêmes problèmes sont réapparus, quelque fois avec accentuation cette année compte tenu du nombre devenu très important des candidats qui est passé à plus de 37.000. Du côté des candidats camerounais notamment, le problème de calendrier a fait que beaucoup d’entre eux sont arrivés à N’Djaména pratiquement la veille de la composition; le bac
camerounais ayant pris fin le 31 mai.

Pourtant, presque deux semaines auparavant, l’ambassade du Tchad a publié un communiqué dans la presse camerounaise pour demander aux candidats au bac tchadien d’être sur place une semaine avant sa tenue.

Ces incohérences, chevauchements et autres couacs, traduisent, au-delà de l’incapacité de nos dirigeants à anticiper sur les évènements, toute la difficulté pour les Etats de la sous région à se donner la main dans la quête du développement qu’ils professent rechercher. La coopération sous régionale aurait pu permettre de préparer dans l’ordre ledit examen. Mieux, on aurait pu œuvrer à harmoniser les programmes pour un parchemin sous régional par exemple. Des institutions comme l’Université catholique d’Afrique centrale apprécieraient le geste. Hélas, bien loin est la préoccupation de nos responsables qui n’ont pour préoccupation que leur pouvoir. Hélas!

La Rédaction
N’DJAMENA BI-HEBDO N° 956 du 8 au 11 juin 2006


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