Quel butin? – N’DJAMENA BI-HEBDO N° 965 du 10 au 12 juillet 2006

bi Il y a vingt sept ans que le Frolinat et/ou ses avatars sont aux affaires. Ils y sont parvenus entre autres, en faisant valoir que ceux qui ont gouverné avant lui ont manqué à l’essentiel: le bien-être des populations. Avec eux, nous passons sur les inepties de la réforme agraire et autres; mais le logement pour tous. C’est fort de cela que le mot d’ordre a été d’occuper toutes les maisons en dur, celles qui auraient été bâties sur les fonds publics, donc objet de détournement de deniers publics. Une fois au pouvoir, on se serait attendu que les nouveaux maî­tres construisent à tour de bras des logements pour les citoyens. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Et de­puis lors, à chaque fois qu’il se produit un événement, c’est la course à l’occupation des habitations abandon­nées par les occupants.

L’exemple le plus récent est celui des habitations dé­sertées par ceux qui se sont mis à l’abri à l’occasion des événements du 13 avril. Les maisons ont été occupées par des personnes qui ne savent pas comment ces maisons ont été bâties. C’est vrai que les autorités, dans un premier temps, ont fait évacuer certaines habitations, mais la réalité est que, au moment où nous mettons sous presse, toutes les maisons illégalement occupées n’ont pas été libérées.

La question qui se pose est de savoir où est en fait l’autorité de l’Etat dont se prévalent les dirigeants de ce pays pour sévir contre une certaine catégorie de citoyens alors que de l’autre côté d’autres peuvent allègrement braver ce principe.

L’exemple le plus récent est celui des habitations dé­sertées par ceux qui se sont mis à l’abri à l’occasion des événements du 13 avril. Les maisons ont été occupées par des personnes qui ne savent pas comment ces maisons ont été bâties. C’est vrai que les autorités, dans un premier temps, ont fait évacuer certaines habitations, mais la réalité est que, au moment où nous mettons sous presse, toutes les maisons illégalement occupées n’ont pas été libérées.

La question qui se pose est de savoir où est en fait l’autorité de l’Etat dont se prévalent les dirigeants de ce pays pour sévir contre une certaine catégorie de citoyens alors que de l’autre côté d’autres peuvent allègrement braver ce principe.

De deux, il est temps que toute la vérité soit dite sur le comment certains citoyens ont bâti leur maison. En effet, s’il est prouvé que les maisons avaient été construites sur des fonds détournés, ceux qui dirigent le pays doivent avoir trouvé la formule qui permet de construire des logements pour tous. Ce n’est assurément pas le cas. La preuve a été admirablement administrée par les humbles fonctionnaires qui ont tout perdu en 1979 et qui, malgré le demi salaire de l’époque HH, ont retapé, leurs piaules. A coût d’immenses sacrifices et privations. Cela, per­sonne ne le souligne. Surtout en haut lieu. D’un autre côté, il est loisible de constater que de nombreux citoyens bâtissent, parfois sur des terrains non viabilisés pour abriter leurs familles. Pourquoi certains doivent-ils pen­ser qu’ils peuvent se dérober à cela en occupant illéga­lement et impunément les habitations construites grâce au labeur d’autres compatriotes?

Il est grand temps que les autorités se prononcent clairement sur cette manière de faire qui n’est rien d’autre qu’un partage de butin. L’Etat doit protéger la propriété individuelle. C’est l’une de ces missions. Il doit égale­ment veiller à ce que chacun puisse jouir de cette li­berté. Il n’y a aucune raison pour que certains s’arrogent le droit d’occuper les maisons d’autrui. La responsabi­lité de l’Etat se mesure aussi en cela.

La Rédaction
N’DJAMENA BI-HEBDO N° 965 du 10 au 12 juillet 2006


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