Editorial : De la ratatouille au sommet – Le Temps N° 482 du 7 au 13 juin 2006

Il y a deux semaines, en réaction à une série de papiers d’une fade adulation cherchant à embellir et à blanchir un gouvernement pourtant moribond, sclérosé par les pratiques malsaines qui caractérisent ses membres un véritable rata assaisonné de contrevérités et d’inepties habilement servi aux auditeurs de la RNT, nous repassions, pour rafraîchir les mémoires des Tchadiens, le macabre film d’un passé récent de notre pays. Un véritable revers du mirage derrière les clameurs hypocrites de ses opportunistes crieurs publics sortis du chapeau du général président.

Il y a un fait, et personne ne démontrera le contraire, que les fantasmes des petites gens ont toujours fait bon ménage avec les géants aux pieds d’argile. Dans ce film nous faisions l’autopsie de la gestion peu orthodoxe de notre pays, nous focalisant par moment et par des arrêts sur images ou des gros plans sur des images de la honte telles celles du trafic de la drogue au sommet, l’assassinat d’Adouma, l’affaire des faux billets etc., images d’un caricatural aberrant mais illustrant bien la tragédie de l’histoire récente de notre pays. A peine nous tirions le rideau sur ces images que nous étions surpris d’écouter sur les antennes de la RFI, l’arrestation par la police française de Brahim Déby Itno, fils et conseiller du président Déby. Le motif de cette arrestation, port illégal d’arme a feu et découverte de quelques grammes de cocaïne et cannabis dans sa chambre après perquisition de son domicile. Eh bien voilà, chers compatriotes un exemple aussi laid que le derrière d’un chimpanzé, un spectacle des plus rocambolesques et abracadabrants qui nous présente la face honteusement cachée d’une célébrité débridée. Encore une bêtise que vient de nous livrer fa famille lino. La meilleure, dira-t-on! Voilà un fait qui illustre à merveille la politique de gribouille d’un régime aussi médiocre que le pays n’ait jamais connu. Le Tchad, disons le sans se cacher le visage, depuis plus d’une vingtaine d’années, est géré d’une manière sauvage par des hommes frappés d’indigence d’esprit. Quoi de plus normal quand on sait que 80% de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir ne sont que des semi-alphabétisés ou des analphabètes, ignorant tout de l’orthodoxie, de la bonne gouvernance.!

Après le fantôme diplomate Aganaï, pris en flagrant délit en 1995 à Bonn, une mallette pleine de drogue, c’est aujourd’hui le tour du pistolero conseiller aux infrastructures à la présidence de la République de vendre hors du pays très cher pour la première fois, des images qui n’ont rien à envier à celles des puissants écrans Hollywoodiens. Et pour le récompenser, son papa lui a décerné un Oscar « mis fin a ses fonctions » Mais connaissant le caractère impulsif de ce conseiller hors pair, les conséquences de ce décret seront difficiles à gérer par la famille. Des faits aussi insolites, les responsables tchadiens en sont passés depuis, maîtres dans art. C’est dire que sous le régime d’IDI, le ridicule a pignon sur rue. Des diplomates trafiquants de drogue des notables falsificateurs de billets de banque, des responsables militaires chef de gangs où « coupeurs de routes », des chefs de service des régies financières passés experts en détournement des fonds publics, des responsables administratifs rompus en corruption bref, la délinquance a atteint son paroxysme dans la haute sphère. Il faut donc un changement. Un changement profond pour ce pays qui a tous les atouts pour sortir son peuple de la misère qui le ronge. Un changement objectif pour que le Tchad retrouve ses lettres de l’Etat, un changement pour qu’enfin les Tchadiens retrouvent le sourire et la joie de vivre …dignement! IDI, vous êtes ainsi interpellé.. !

La Rédaction
Le Temps N° 482 du 7 au 13 juin 2006


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