La récupération – L’Observateur N° 377 du 24 mai 2006

Pour une surprise, c’en est vrai­ment une! J’ai été cooptée pour participer aux préparatifs de la fête du 1er décembre à Kyabé, ma région natale. Par qui je ne le sais ! Car c’est par la voie des ondes que je l’ai su.

Comme beaucoup d’entre nos ressortissants d’ailleurs. Je suis ravie tout de même de la sollicitude dont j’ai fait l’objet et je voudrais remercier sin­cèrement ceux ou celles qui en ont pris l’initiative. Sauf qu’en démocratie l’avis importe toujours et ceux qui ont décidé de ma magnanimité à accepter une telle offre devait s’en référer. Ils ne l’ont pas fait et ils ont sans doute leur raison. Aussi, c’est par le même procédé, notamment par la voie publique, que voudrais-je décliner cette offre. Pas par défi à qui­conque. Mais par principe, car je n’ai pas besoin d’une fête quel­conque, ni du parrainage de qui que ce soit pour me rendre utile à ma région. Je le fais déjà, sous une forme ou une autre, en m’im­pliquant dans la vie de la nation. A travers ma profession. Si les res­sortissants de Kyabé comme bien d’autres tchadiens peuvent en tirer un profit quelconque, qu’il en soit ainsi. Sinon je ne bois pas de ce thé là. La politisation à outrance de la vie publique. Qu’on ne vien­ne pas ici mélanger les torchons et les serviettes. Que ceux qui ont l’âme de politicien s’adonnent à leurs activités, ils le font déjà assez « brillamment » et n’ont besoin de personne pour le faire. Qu’ils laissent donc les citoyens ordinaires qui n’ont pas de camp se débrouiller autrement. Tout le monde ne s’en portera que mieux. Je voudrais seulement souhaiter bon vent à mes corrégionnaires. Et que la fête soit belle. Ni plus!

Sy Koumbo Singa Gali
L’Observateur N° 377 du 24 mai 2006


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