Le bateau ivre – L’Observateur N°382
C’est bel et bien ce à quoi ressemble le pays depuis les fameuses élections présidentielles du 3 mai dernier. En effet, malgré le semblant d’euphorie que l’on a bien voulu afficher à l’annonce des résultats définitifs le pays est tombé dans une léthargie plus qu’inquiétante. Un ressort semble bien s’être brisé comme si après avoir cherché à être réélu à tout prix, l’on ne savait plus quoi faire de ce pouvoir. Et pour cause, on ne réinvente pas la roue et à force d’avoir tiré sur la corde, on a fini par la casser.
Les Tchadiens dans leur ensemble savent pertinemment qu’ils n’ont plus rien à attendre de ce pouvoir hormis les promesses fallacieuses qui ont pris des allures de disque rayé. Même la tentative d’engager un dialogue avec l’opposition est un coup d’épée dans l’eau. Et il est à craindre que la communauté internationale qui avait fait de ce dialogue une condition sine qua non de sortie de crise commence maintenant par déchanter. Et il n’est pas certain que l’on soit sorti de l’auberge au vu des coups bas et autres volte face auxquels nous a habitué le pouvoir. Une chose est certaine le pays va à vau l’eau il va sans dire que les dirigeants actuels sont en panne d’imagination. Et il serait difficile que les choses changent voire s’améliorent dans la mesure où ce sont les mêmes têtes qui ont déjà fait leur preuve dans la gabegie, la corruption, le détournement des deniers publics, le trafic d’influence etc. qui sont toujours présentes et qui vraisemblablement ne sont pas prêtes de partir. Et pourtant il faudra bien les faire partir un jour car le Tchad ne peut plus et ne doit plus continuer s’enfoncer tel que cela se passe en ce moment. Les Tchadiens dans leur ensemble ont le droit de vivre selon leur mérite et non selon leur faciès. Pour cela appliquons simplement le principe de « l’Homme pqu’il faut à la place qu’il faut » et on s’en porterait tous mieux.
Sy Koumbo Singa Gali
L’Observateur N°382