Editorial: Le règne du faux! – L’Observateur N° 391 du 27 septembre 2006
Faudrait-il ainsi qualifier le début du 3ème mandat de Idriss Déby Itno qui semble vouloir nous gratifier de toutes les indélicatesses possibles. Nonobstant les accusations de son compagnon et complice, Hassan Fadoul Kitir, trafic d’armes, fabrication de faux billets…, l’on se retrouve sur les bras avec une autre affaire qui ne nous honore guère. En effet, il est légitime de se poser des questions quand un ambassadeur qui, de surcroît, a eu à occuper plusieurs fois de hautes responsabilités, notamment celui de Secrétaire Exécutif du parti au pouvoir, se permet de s’abaisser au point de délivrer des attestations provisoires d’un diplôme national.
En effet, nos confrères de N’Djaména Bi Hebdo, ont dévoilé les pratiques du très plénipotentiaire du Tchad au Cameroun, André Sekimbaye Bessané. Il a été pris bassement en train de délivrer des fausses attestations à des candidats camerounais. Quoique l’on dise, cela nous pousse un peu plus au ridicule, surtout que la somme demandée en contre partie n’était que 15.000 Fcfa. Mais, comme au Tchad le ridicule ne tue pas, chacun y va de sa partition sous l’oeil bienveillant du pouvoir en place, qui somme toute, ne prend en considération que les pillards et autres brigands de grands chemins.
La question que tout le monde se pose alors est de savoir que veut au juste Idriss Déby Itno. Aime-t-il vraiment son pays ou alors est-il l’otage d’un groupuscule qui n’a en tête que de défendre des intérêts mal acquis? Mais, quelque soit les réponses à ces questionnements, IDI est d’abord et avant tout le président de tous les Tchadiens. Et, il serait grand temps pour lui de comprendre que son destin n’est ni régional, ni clanique. Il est national. Et, toutes les couches sociales espèrent un sursaut patriotique de sa part pour que le pays des Sao retrouve son lustre d’antan. Idriss Déby en a les moyens, le Tchad dispose des compétences humaines, il ne lui reste que la volonté politique. Sera-t-il capable de franchir le rubicond? That is the question.
L’Observateur N° 391 du 27 septembre 2006