Une manifestation de victoire fait malheur: Des tirs de joie ont fait des blessés – Le Progrès N° 1962 du 18 mai 2006
Après la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 3 mai dernier, par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), quelques personnes, pour se réjouir de l’annonce de la réélection de leur candidat Idriss Déby Itno, dès le premier tour, ont tiré des coups de fusil en l’air.
Pourtant, la direction générale de la Police nationale a mis les gens en garde contre les tirs à l’arme pour les manifestations de joie, afin d’éviter des dégâts tant humains que matériels aux citoyens. Malheureusement, la décision n’a pas été respectée. Et, finalement, les tirs en l’air n’ont pas été que joie. Ils ont occasionné des dégâts ailleurs. On a recensé, à N’Djaména, quelques blessés, dont des cas graves, d’après des sources proches du pavillon des urgences de l’Hôpital Général de Référence Nationale (HG RN). Ces blessés seraient actuellement admis sous les tentes installées dans cet hôpital par le service de Médecin Sans Frontière (MSF). Ils sont pris en charge par MSF, précisent les mêmes sources.
Le mardi 16 mai 2006, le reporter du journal LE PROGRES n’a pas pu être en contact direct avec ces malades pour avoir leurs témoignages parce que, selon certains responsables de HGRN, il faut, absolument, une autorisation écrite de la direction générale de l’HGRN, suite à une demande écrite du journal, pour avoir accès aux patients. Cette nouvelle décision, qui viendrait du ministère de la Santé publique, vient bloquer un accès à des sources d’information, alors que cela ne posait aucunement de problème aux journalistes. L’article 11 de la loi 29 relative au régime de presse au Tchad autorise au journaliste d’enquêter sur tout ce qui intéresse la vie publique.
Abel Nayalta Tossi
Le Progrès N° 1962 du 18 mai 2006