Baccalauréat 2006 – Le Progrès N° 1975 du 6 juin 2006
Certains candidats ne savent où composer
Plus de 36 000 candidats, répartis sur l’ensemble du territoire national, toutes séries confondues, composent, aujourd’hui 6 juin 2006, le baccalauréat de l’enseignement du second degré session de juin. Hier, lundi 5 juin 2006, le rectorat de l’Université de N’Djaména est rempli d’un monde fou. Le bureau de l’Office du Baccalauréat est presque pris en assaut par des candidats omis ou désorientés. Les bureaux des proviseurs de certains lycées sont submergés.
Malgré les cris de détresse de certains candidats, les autorités de l’Office du Baccalauréat disent que, «tout est mis en ordre pour permettre aux candidats de passer normalement l’examen». Alors que jusqu’à hier, la veille de l’examen, beaucoup de candidats sont confrontés à plusieurs difficultés. Dans presque tous les centres d’examen où sont affichées les listes, les problèmes sont les mêmes. Plusieurs candidats n’ont pas leurs noms, malgré les listes additives affichées le samedi 4 juin 2006.
Des listes additives devaient être affichées encore dans l’après-midi d’hier. Entre-temps, certaines personnes se retrouvent à deux sur un même numéro. D’autres ne retrouvent pas leurs noms sur la liste affichée devant les salles de composition d’épreuves, alors qu’ils figurent bel et bien sur les listes générales affichées au mur. Beaucoup de candidats découvrent leurs noms parmi ceux d’autres séries. Certains noms sont mal saisis. Les secrétaires de saisie de l’Office du Bac sont dépassés par les panoplies de listes de candidats. Il n’y a pas de groupes électrogènes en bon état pour pallier la coupure d’électricité.
«Regardez, je suis de la série D. Bizarrement, je me retrouve parmi les candidats de la série A4. Quel est ce désordre?» s’explose un jeune candidat devant l’Office du Bac. «Petit, ne t’enflamme pas, ton cas n’est pas aussi compliqué que ça. Garde bien ce numéro et, en salle, fait comprendre à ton président de centre que tu es de la série D et on te donnera le sujet de ta série», lui conseille un président de centre. Selon certaines sources, des listes fictives établies par certaines personnes sont également affichées dans les différents centres d’examen. «Il y a des gens qui ont pris de l’argent, surtout avec les candidats libres et certains candidats camerounais. N’ayant pu les inscrire, ils retirent les listes affichées par l’Office du Bac et les reprennent à leur niveau. Dans leurs nouvelles listes, ils changent seulement les noms, en gardant les numéros, qu’ils attribuent aux clients qu’ils ont grugés, puis les affichent à la place des originales. Voilà aussi un autre problème sérieux qui nous perturbe», confie un candidat rencontré au lycée de la Liberté. Ses compagnons confirment ce comportement. En plus de cela, plusieurs candidats ne savent pas identifier leurs noms. Beaucoup, jusqu’à hier, lundi, ne connaissent pas encore leur centre d’examen. Plusieurs candidats, surtout étrangers, louent quelques jeunes pour les aider à retrouver leurs noms. D’après M. Abderahim Akacha, président de l’Office du Bac, plus de 200 des candidats camerounais qui se sont présentés avec leur probatoire ont été reçus à l’Office du Bac le week-end dernier.
Bien avant cela, les autorités en charge de l’organisation du bac ont déclaré que les inscriptions étaient définitivement closes. Cependant, à 24 heures du déroulement de l’examen, le Syndicat des Enseignants et Chercheurs du Supérieur (SYNECS) menace de boycotter les examens. Le conseil syndical constate que, chaque année, en période de baccalauréat, personne ne s’occupe des enseignants et autre personnel de l’Université de N’Djaména. Par conséquent, il demande aux responsables de rompre avec cette habitude. Le conseil syndical exige le paiement immédiat de tous les salaires, primes et indemnités avant le 8 juin 2006. Au cas échéant, le SYNECS entend suspendre toutes les activités académiques et retirer ses militants impliqués dans le déroulement du baccalauréat.
Abel Nayalta Toss
Le Progrès N° 1975 du 6 juin 2006