Moulamma des jeunes/ Style: La mode ou la modification des jeunes? – Le Miroir N°045 du 15 mai 2006
La course à la mode embarque la majorité des jeunes de deux sexes. Les petits haut-parleurs du lecteur MP3 collés au tympan, poches rabats sur un jeans taille basse délavé, tricot en capuche superposant un tee-shirt ou bien une robe moulante, le virus du look sexy affecte filles et garçons. Sur les artères de certains boulevards et autres rues, les jeunes s’habillent à la Silla bong, Von dutch, Louis Vutton, Dior, 501.
La liste est longue. La plupart des jeunes cherchent à travers la mode le vouloir ressembler à 50 cent, Usher, Douk Saga, et autres. Ces habits désirés se font rares dans certaines boutiques de la place. Ce qui fait le bonheur des commerçants détaillants qui vendent les friperies. Les habits amples comme les gros pantalons «Bowling» sont d’un autre siècle, démodés. Ce genre d’habits est appelé à faire place à des habits qui tiennent lieu de mode. Pas n’importe laquelle. Mais celle qui est du goût de la nouvelle génération. Ce sont des habits serrés; les body, collants et autres strings. Les jeunes qui portent des habits classiques sont considérés comme des villageois ou des ignorants. Ces derniers font l’objet des railleries de la part de ceux qu’on appelle «les branchés» ou «les chauds» c’est-à-dire ceux qui portent les sacs, les strings ou les collants.
Au niveau des établissements scolaires la tenue est exigée. Mais, il n’est pas surprenant de voir dans la cour quelques outsiders faufilant parmi les autres élèves. Des filles et des garçons se rendent à l’école avec les tenues de ville dans leurs sacs.
Une chemise peut dissimuler un tee-shirt portant des graffitis; déboutonnée dans le but de provoquer l’appétit. Les espaces de prédilection qui permettent aux jeunes de montrer la valeur de leurs différents looks sont les paris ventes, les anniversaires et les ouvertures de bars dancings ou de bistrots. C’est dans ces débits de boisson que ces derniers exhibent le dernier cri de leur mode. Chaque jeune ne cache pas sa galanterie à la vue des belles «go» ou des beaux garçons «chauds lapins», rien qu’avec l’habillement.
Par ailleurs, cette manière de s’habiller desdits « branchés» expose l’intimité du corps à tous les regards même les plus discrets. Il existe parmi ces jeunes, des hommes et des filles qui deviennent esclaves de la mode. Ils portent un tricot quand la chaleur fait 100 degrés à l’ombre ou un débardeur quand le froid fait moins d’un degré. Certains jeunes sont prêts à faire de n’importe quoi pour s’offrir le luxe. Les filles vendent ainsi leurs corps et les garçons volent ou escroquent leurs amis pour être à jour.
Si cette mode extravagante paraît aux yeux de certaines personnes comme un accoutrement, pour d’autres, c’est une manière d’être à l’aise par rapport à l’évolution de la vie. Face à cette fringuemania, le look classique perd de plus en plus sa valeur.
Pourtant, il y en a encore qui résistent et optent pour un mélange original mêlant le traditionnel au moderne.
Sally et Moursal
Le Miroir N°045 du 15 mai 2006