Mise au point au Docteur Emmanuel Kossadingar
Monsieur Emmanuel Kossadingar, que je ne connais pas, s’est permis de s’attaquer à ma personne, tout en voulant donner l’air de ne pas s’en intéresser. Je cite : « votre identité qualifiée d’hybride ou d’apatride ne nous intéresse pas » ….. « s’il peut transférer le Ministère dans son village natal, s’il en avait un, nous serions heureux de découvrir ses réelles attaches avec le Tchad profond » …, si le feu Président Tombalbaye était là, les fils de nos sœurs tourneront sept fois la langue avant de parler »
Oui j’ai été qualifié d’hybride il y a environ un an par un individu que semble connaître Monsieur Kossedingar, alors que ce fut par un message Email que m’a adressé une autre personne qui d’ailleurs m’a menacé de me renvoyer du Gouvernement dans le cadre d’un accord de réconciliation avec le Gouvernement.
Un autre m’a traité de « presque un mercenaire » dans un article paru dans Tchad actuel.
Un troisième m’a trouvé des parents espagnols, alors que c’est ma première épouse qui est de nationalité espagnole.
Je laisse les lecteurs apprécier ces affirmations, tout en déplorant qu’il puisse exister à notre époque des personnes pour refuser aux métis leurs droits de citoyens Tchadiens, en allant jusqu’à renier leurs liens avec le Tchad profond. J’ajoute également qu’il est évident que la couleur de ma peau sert de prétexte à certains pour se livrer à une campagne de dénigrement de ma personne.
Ceci dit, je me trouve dans l’obligation de faire cas de ma personne à l’attention de ceux qui ne me connaissent pas afin qu’ils ne tombent dans le piège de ceux qui cherchent à contester mes liens avec la Nation Tchadienne.
Je suis le fruit d’un métissage de Gorane, d’arabe et de français. Je suis né à Faya au Tchad. Ma mère et ses grands parents y sont nés aussi. J’ai effectué les études primaires à Faya, secondaire jusqu’en seconde au collège Franco-Arabe d’Abéché et le reste du secondaire au Lycée Félix Eboué de N’Djaména où j’ai obtenu mon Bac.
Avec une bourse tchadienne, j’ai poursuivi mes études en France pour obtenir un diplôme en Administration Publique et un Certificat en Diplomatie, avant de finir au troisième cycle à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) pour obtenir un Diplôme en Relations Internationales en 1975.
Par la suite je suis devenu diplomate de carrière en occupant les postes suivants : le poste de Premier Conseiller en Libye, Ambassadeur en France, de Directeur Général du Ministère des Affaires Etrangères, de Conseiller Diplomatique du Président, avant de devenir Ministre des Affaires Etrangères depuis juillet 2005.
J’ai comme langue officielle le français. Je parle deux langues nationales : l’arabe et le gorane. Je suis marié et père de cinq (5) enfants.
Voilà présentée ma petite personne. J’ose espérer que le débat autour des problèmes du pays ne seront plus embrouillés par des stériles insultes ou querelles de personnes.
S’agissant de Monsieur Hassan Mayo, je n’ai jamais mis en doute son cursus universitaire. Je n’ai aucun problème personnel avec lui. Il a choisi d’être ce qu’il est. Il lui appartient d’en assumer la responsabilité et les conséquences. Quant à ses analyses sur la diplomatie tchadienne et sur la vie du diplomate tchadien, elles n’ont rien d’extraordinaire.
En effet, des cadres du Ministère font régulièrement des critiques constructives bien plus étoffées à l’attention de leur hiérarchie et nous en tenons compte dans la mesure du possible pour redresser la situation. Nous aurions voulu que Monsieur Mayo soit à nos cotés pour apporter sa pierre au lieu de s’exiler loin du Tchad profond sous des prétextes fallacieux.
AHMAD ALLAM-MI
Ministre des Relations Extérieures du Tchad