Rama Yade : un Coup de gueule tardif et pour rien
Il est bien tardif, ce coup de gueule de Madame Rama Yade. Il n’y a qu’à voir les photos de son arrivée à Tripoli, aux côtés de Nicolas Sarkozy, le 25 juillet dernier. Plusieurs clichés la montrent alors, ravie de serrer la main du leader libyen, avec le plus grand et le plus beau des sourires. Khadafi était-il alors un autre homme que celui qui est arrivé ce lundi 10 décembre en France ? « Le dictateur » recevait à Tripoli le chef de l’Etat français, son ministre des Affaires étrangères et Madame Yade, juste après la « libération » des infirmières bulgares.
Non, c’était le même homme. Et en plein mois de juillet, cela ne gênait pas la sous-ministre des Droits de l’homme d’être à Tripoli et de saluer, vraiment avec plaisir, « le dictateur ». J’ai l’impression que son coup de gueule dans le quotidien Le Parisien – qui est assez beau dans le style, soit dit en passant – n’est fait que pour donner du grain à moudre aux médias, lesquels vont plus se focaliser sur ce couac gouvernemental que sur la nécessité d’une telle visite en France. Elle avait manifestement besoin de hausser le ton pour exister… La pauvre, Sarkozy ne l’a même pas emmenée en Chine, où il y aurait pourtant eu du travail pour elle ! Grâce à ce coup de gueule tardif, elle existe désormais. La preuve, on n’a parlé que d’elle toute la journée du 10 décembre et même le lendemain. Elle est dans son rôle, et rien d’autre.
Un coup de gueule pour rien. Car tout de même, si les propos de Madame Rama Yade, si joliment tournés dans Le Parisien, sortaient réellement de son ventre (de ses tripes), sa lettre de démission aurait été écrite et déposée dans la foulée… Dites de ma part à la somptueuse Madame Yade que cette démission, elle, aurait vraiment eu de la gueule. Comme son somptueux coup de gueule.
Félicité DOUBANGAR
FIN