Dernières nouvelles : L’Alliance Nationale en mouvement, l’UFCD tergiverse et le RFC se disloque.
Les forces de l’Alliance Nationale sont en mouvement depuis hier à l’intérieur du pays. De son coté le gouvernement qui est en alerte depuis une semaine se démène pour mobiliser ce qui lui reste comme force.
Selon des sources concordantes, les rebelles sont divisés en trois colonnes d’environs 150 véhicules chacune et se dirigent vers quelques grandes villes avant de faire route vers N’Djaména. Contrairement aux déclarations publiques de l’Alliance, cette fois ci le sud du Tchad est particulièrement visé.
La stratégie de Deby consiste à sécuriser les alentours de N’Djamèna et se maintenir si possible à Abéché, la principale ville de l’est du Tchad. Tout le reste du pays est abandonné.
Depuis hier les forces rebelles n’ont rencontré aucun soldat gouvernemental sur leur chemin. Une petite unité des mercenaires Toroboros(MJE) a été détruite aux environs de Goz Beda et une trentaine de Toroboros sont fait prisonniers par une colonne de l’Alliance Nationale.
On continue à tergiverser du coté de l’UFCD ! Comme tous les débuts sont difficiles, la benjamine des mouvements rebelles tente difficilement à se mettre aux pas. Dernière née mais pas la plus petite, le mouvement du Colonel Adouma Hassaballah est la deuxième plus grande force après l’AN. Elle dispose d’environs 2500 hommes lourdement armés avec plus de 160 véhicules. Malgré cette considérable force l’UFCD tergiverse sur la sur la conduite à tenir. Certains cadres militaires de l’UFCD et le Colonel A. Hassaballah lui-même veulent tenter une aventure en « solo ». Mais après l’échec de l’ensemble de l’opposition armée lors de la dernière attaque de N’Djaména en février et la création de la nouvelle Alliance Nationale, prétendre faire une aventure seule face à Deby dans ce contexte est une cécité politique. Par ailleurs, il semble que la grande majorité de l’UFCD est favorable à une intégration entant qu’entité autonome au sein de l’AN et les dirigeants de l’AN sont prêts à accueillir l’UFCD dans ces conditions. Enfin, selon les toutes dernières nouvelles l’UFCD aurait acceptée de rejoindre l’AN et ses forces auraient rejoint la dernière colonne de l’Alliance Nationale aux environs d’Adé. Le Colonel Adouma Hassaballah lui serait convoqué à Khartoum.
Et pendant ce temps le RFC se disloque. Le premier né mais actuellement le plus petit de mouvements de l’opposition traverse la période la plus troublante de son existence. Confronté à des profondes divisions internes, le mouvement héritier du célèbre défunt SCUD semble ressentir le départ son père fondateur Yaya Dillo Djerou, qui a jeter l’éponge et rejoindre Deby. Les dirigeants de RFC semblent perdre la pédale depuis le 1 février dernier. En effet, c’est ce jour seulement Timane Erdimi à parfaitement compris que compter sur ses cousins de l’intérieur est une grande illusion. Il faut savoir que toute la stratégie des Erdimi est fondée sur l’hypothèse d’une grande défection de la majorité des Zagawas qui lâchera Deby à l’approche de N’Djaména et sera de leur coté. Mais le clan a fait bloc derrière Deby et le RFC n’a enregistré aucun ralliement pendant toute l’épisode du rezzou. C’est cette nouvelle donne qui expliquerait le comportement des dirigeants de RFC qui a conduit à l’échec de N’Djaména. Ayant comprit qu’il n’aurait la majorité du clan derrière lui, Timane aurait tout fait pour mettre en échec la coalition pour empêcher une éventuelle perte définitive du pouvoir Zagawa. De retour à l’est Timane tente de convaincre ses partenaires que s’il est désigné officiellement pour diriger l’après Deby, plus aucun militaire ne combattrait contre la coalition. Il pense que c’est la confusion sur le successeur de Deby qui a motivé les Zagawas de l’intérieur à rester fidèle à Deby.
Par contre les autres dirigeants qui rappelons le n’ont la même lecture de l’échec de N’djaména, propose poliment à Timane de prendre la vice présidence d’une nouvelle alliance de toute l’opposition armée. Timane Erdimi rejette l’offre et l’alliance se mettra en place sans le RFC.
Abandonné par son père fondateur et rattrapé par les pesanteurs socio ethniques, le RFC de frères Erdimi est en voie de décomposition avancée. Les sorties médiatiques rocambolesques de son chef cache mal le climat nauséabonde à l’intérieur du mouvement. Car parallèlement, Le très sérieux site tchadactuel nous distille depuis quelques jours des informations un peu inattendues. Ce dernier est il se mit en œuvre pour préparer l’opinion. Admettons par ailleurs que s’il y a un terrain sur lequel les Erdimis ont vraiment gagné, c’est sur le terrain de la maitrise de la communication, notamment avec le remarquable travail du site tchadactuel. En tout cas, on sait déjà que grâce notamment à Adoum Togoy, on commence à laver les linges sales en familles. C’est une première ! il y a eu un contact direct avec une délégations de Deby. Le général Saby Aguid, le Colonel Abderrahmane Djido et les autres martyrs vont se retourner dans leur tombe ! Depuis, une partie de RFC, surtout les non Zagawas commencent à rejoindre par petit groupe les autres mouvements. Il y aurait aussi une partie des Zagawas irréductibles pour qui il ne pas question de déposer les armes et menace de rejoindre les autres pour chasser Deby. Une troisième partie se déclare clairement qu’elle va rejoindre la rébellion soudanaise en cas de ralliement à Deby. Cette faction pense qu’en tout cas Deby ne les pardonnera pas après la trahison et ce mieux de s’engager aux cotés des cousins soudanais pour pouvoir le métier. En fin la dernière partie, essentiellement les cadres « en mal de gloire » pense que c’est une grande erreur de contribuer à la perte définitive du pouvoir clanique et permettre surtout aux Goranes de revenir au pouvoir. Elle propose la paix des braves pour conserver le pouvoir au sein du clan Zagawa.
Décidément, nos frères les Zagawas se montrent de plus en plus égoïstes. Espérons qu’ils se rendent compte qu’un pouvoir ne jamais éternel ! Et que la roue de l’histoire ne s’arrêtera jamais. Que le progrès est irréversible. Et que le Tchad à vocation à progresser avec ou sans le consentement des ses quelques composantes minoritaires de la Nation.
Hamid K