L’UFCD et ses contradictions internes
On se souviendra que la dernière offensive qui a failli renverser le régime d’Idriss à été l’œuvre d’une coordination militaire très hétéroclite de l’ensemble des forces combattantes contre le régime D’Idriss Deby. Les observateurs et certains acteurs conviennent que cette marche de février 2008 contre la capitale Tchadienne a manqué d’un soubassement sérieux sur le plan politique et diplomatique, d’où sont échec lorsqu’il a fallu désigner le chef. Les fabulations des valeurs personnelles et claniques, la déchéance profonde dans l’appréciation de la crise interne Tchadienne, et l’esprit des coups bas ont eu raison de la fougue déferlante des combattants unis et en marche vers le palais présidentiel.
Le repli vers les bases arrière s’est opéré malheureusement dans la division et le désarroi. Chaque composante de la rébellion s’était recroquevillée sur elle-même pour digérer cette inexplicable et humiliante défaite, pour disent les plus conséquents en tirer leçons qui s’imposent.
Si la formule d’une Alliance a été trouvée du coté de Nourri, Soubiane et Aboud Makaye, une Union a été retenue du coté des compagnons de Mahamat Nour, Adouma Hassaballah et Kerim Bori. Timan s’est retrouvé dans cette partie en Solo. Si l’Alliance et l’UFCD ont été rejoint par d’autres mouvements, dans le camp de Timan on discutera plus des défections que des ralliements quoique le phénomène de la défection prend de l’ampleur ce derniers jour dans le camp de l’UFDD de Nourri.
Pour revenir à l’objet de notre lecture, depuis sa création, l’UFCD a été présenté aux Tchadiens comme le mouvement de l’unité de tous les fils du Tchad. Aux dires des membres et certains de ses partisans et courtisans, ce sont plusieurs mouvements qui se sont réunis pour créer cette Union. Mais depuis, on ne sait qu’elles sont ces mouvements ? Qui sont les acteurs de ces mouvements ? Que représentent chacun de ses mouvements sur le champ de la résistance? Et qu’elles peuvent être les sources de réussite ou d’échec dans leur lutte contre le régime de Déby?
N’ayant reçu que partiellement des informations sur les différents mouvements composant l’UFCD, ma liste ne peut être admise qu’à titre indicatif. Les plus grands mouvements composant l’UFCD sont le FUC des compagnons du Général Mahamat Nour Abdelkerim (qui observe de loin la lutte armée) et le RND du Colonel Adouma Hassaballah qui a coordonné et qui préside en ce moment le mouvement. Le MOSANAT de Kerim Bori occupe la vice présidence à travers la personnalité de Djibrine Assali. Le secrétariat Général est assuré par le FND d’Abdallah Ramadane. Contrairement aux fanfaronnades d’un certains Djedeboum depuis les grottes parisiennes, quelques membres du bureau de l’UFCD confirme que le MPRD de Djibrine Dasser est représenté au secrétariat général adjoint par Abdelkerim Omi et par plusieurs autres personnalités au Conseil Supérieur de Commandement de l’UFCD dont le fameux Djedeboum. Parlant des commissariats, le RND d’Adouma Hassaballah occupe la Défense par Abdallah Tounis, la sécurité par Fizzani et la planification par Djabaye Oumar. Le FUC des compagnons de Mahamat Nour occupe la deuxième vice présidence par Mahamat Issac Hammoudi, les relations extérieures par Oullé Djankamla, les Finances par Dr Hissein Ahmat alhadj et la communication par Hafiz seid Mahamat. Les autres postes sont occupés par les autres mouvements. Au niveau de l’armée, le FUC occupe le poste de Chef d’Etat Major Général des Armés (CEMGA) par Wal Meibane.
Si on s’était féliciter à première vu de la composition du bureau, on s’est aussi rapidement interrogé sur certaines personnalités dont la neutralité et la probité sont remis en cause par une bonne frange de l’opinion et dont l’UFCD devait s’en passer pour une raison ou une autre dans l’orchestration de sa communication et la présentation de son image au monde. Il ne s’agit pas là de faire le procès d’un tel ou tel mais d’éviter les écrits à polémique comme ces derniers jours pour le compte de ce mouvement qui se veut respectable et anti Deby. La présence de certaines personnes comme Kebbir ou Mahamat Charfadine à des niveaux aussi importants doit mettre selon certaines sources, très à l’aise Ahmat Yacoub Dabio. Certaines personnes avancent même que les déclarations de retrait d’Ahmat Yacoub sont juste une façon de dire que « j’ai déjà mes hommes à tous les nouveaux du plus grand mouvement actuel, et donc je pourrai avoir pour le compte de Deby toutes les informations internes ou externes à la résistance ». Qu’importe les déclarations des uns et autres mais Kebbir devait compte tenu de sa position de rédacteur en chef d’Alwihda qui est un journal indépendant, refuser de représenter l’UFCD ou communiquer en son nom ; juste question d’éviter les amalgames entre les critiques indépendantes d’un journaliste d’un organe indépendant et les parties prises ou les explications d’un représentant d’un mouvement ayant des positions à défendre. On se demande pourquoi l’UFCD a-t-elle pris une telle décision une telle personne comme son représentant ? Est ce le fait d’influence des parents et pions d’Ahmat Yacoub comme l’affirment certaines personnes ? Doit-on simplement la considérer comme une méconnaissance par les dirigeants de l’UFCD des règles et pratiques en la matière ? Ou doit-on croire que les soupçons et le débat dont fait Ahmat Yacoub et son réseau est méprisable et gratuit aux yeux des instances de l’UFCD ? Les personnes les plus proches du mouvement disent même que « le vers est dans le fruit ; la décomposition du mouvement est très prochaine si les dirigeant ne se prennent pas au sérieux. Et c’est Ahmat Yacoub et Deby qui se frotteront les doigts ». Adouma Hassaballah doit apprendre à se méfier en politique des amis et parents qui peuvent nuire à son image et celui du mouvement. Meme si tout le monde se trompe sur la personnalité il sera trop sage de la part d’Adouma d’éviter à l’UFCD une salle publicité en s’entourant des parents dont la probité est fortement remise en cause.
Dans un autre registre, lorsqu’on lit la presse internet, les amis, les militants et les sympathisants de l’UFCD doivent tenir compte du caractère national du mouvement et de la diversité de ses membres. Car l’UFCD n’est pas celle qu’on nous présente en ligne. Il n’ya pas que les ouaddaiens dans l’UFCD, et le mouvement ne se bat pas seulement pour le Ouaddai. Ses principaux dirigeants ne sont pas que des Ouaddaiens. Cet élan dangereux de vouloir communiquer comme c’est le cas risque d’être préjudiciable pour l’image du mouvement. Pourquoi lorsque qu’il ya un communiqué ou une communication quelconque de l’UFCD on ne voit que les photos de Adouma, Tounis, Fizani, Mahamat Charfadine alors qu’ils ne sont pas les seuls responsables du mouvement et ne sont même pas les auteurs quelque fois de ces messages? Pourquoi les images sur les sites de l’UFCD, PRO UFCD, Alwihda et Dabio ne montrent que les responsables Ouaddaiens de l’UFCD. Si cette pratique est inconsciente il est temps de la rectifier. Mais si elle est consciente et voulu, elle n’aura que refléter la volonté profonde de la faction Ouaddaienne et elle conduira naturellement les autres à s’interroger sur les intentions réelles de ces derniers.
Nous osons croire que nous n’avons fait qu’appeler les uns et les autres à recadrer et corriger leurs orientations actuelles. L’UFCD regorge des professionnels compétents et expérimentés qui peuvent prendre en main sa communication comme son actuel porte parole adjoint Djeudé Kourtou Gamar, qui était longtemps directeur de la Radio Tchad sous Habré et du journal Al watan depuis maquis.
Bonne chance à l’UFCD.
Brahim Abakar Kamane
Yaoundé – Cameroun