Réponses aux interrogations de notre compatriote Abdoulaye Annour concernant l’Ambassade, Mission permanente du Tchad à Genève

Nous avons lu avec beaucoup de plaisir votre interpellation concernant l’appellation Ambassade, Mission permanente du Tchad à Genève. Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à nos contributions, et nous nous réjouissons de vous apporter les éclaircissements demandés.

La représentation diplomatique tchadienne à Genève sert à la fois comme une ambassade pleinement accréditée auprès de la Confédération suisse et comme une mission permanente auprès de l’Office des Nations Unies à Genève et des autres organisations internationales et agences en Suisse.

L’Ambassade et la Mission permanente à Genève sont destinées à promouvoir et protéger l’image et les intérêts du Tchad en Suisse : l’ambassade dans le cadre bilatéral, et la Mission permanente au niveau multilatéral.

La diplomatie bilatérale met en présence deux Etats, le Tchad et la Suisse dans le cas présent. Dans ce cadre, l’Ambassade du Tchad est appelée à œuvrer pour la promotion des relations diplomatiques et de la coopération avec la Suisse aux niveaux fédéral et cantonal. Elle doit aussi protéger les intérêts des tchadiens de la diaspora en Suisse et offrir des services consulaires aux étrangers qui désirent se rendre au Tchad et à des ressortissants tchadiens vivant en Suisse.

Dans le cadre multilatéral, la Mission permanente du Tchad à Genève est censée s’occuper des activités et questions d’intérêt commun impliquant plusieurs parties, en l’occurrence auprès des Nations Unies et diverses organisations et agences internationales basées en Suisse, plus particulièrement à Genève – une ville où se cristallisent les débats internationaux importants, un des carrefours essentiels des relations entre Etats ainsi qu’entre Etats et institutions internationales. A titre indicatif, par an, environ 4’500 réunions et conférences y sont organisées, plus de 170’000 délégués/experts assistant aux réunions et conférences ainsi que 3’000 visites de Chefs d’Etat/Gouvernement, de Ministres et d’autres dignitaires (VIP). (Cf. « La Genève internationale en chiffres » publiée, le 06 janvier 2010, par la Mission permanente de la Suisse auprès de l’Office des Nations Unies et d’autres organisations internationales à Genève).

Certaines des raisons qui poussent à combiner les deux structures diplomatiques (Ambassade et Mission permanente) relèvent des capacités du pays, de ses intérêts et des structures internationales dans le pays hôte. A titre d’exemple, aux USA, les deux structures diplomatiques du Tchad (Ambassade et Mission permanente) sont séparées, contrairement à Genève ; le Tchad a une ambassade auprès des USA à Washington et une Mission permanente auprès de l’ONU à New York. Toutefois, l’association Ambassade, Mission permanente du Tchad à Genève pourrait évoluer avec le développement et l’intensification de la coopération et des relations diplomatiques entre le Tchad et la Suisse ; ce qui pourrait amener à délocaliser l’ambassade vers Berne (capitale de la Suisse) et conserver la Mission permanente à Genève.

Cela étant, au regard des activités et des missions que doit mener l’Ambassade, Mission permanente du Tchad à Genève, il serait judicieux de réformer son organisation et sa gestion mais aussi de la renforcer en ressources humaines et matérielles afin que notre pays puisse tirer pleinement profit des nombreuses possibilités (du point du vue du développement) qu’offre la coopération bilatérale et multilatérale en Suisse. Par ailleurs, dans le souci de rationalisation de nos représentations diplomatiques, il serait utile de restructurer certaines d’entre elles, voire même de redéfinir leur cartographie et leurs missions au regard de la transformation des enjeux géostratégiques, politiques, socioculturels et économiques régionaux et internationaux. Ces questions devraient, à notre avis, figurer sur l’agenda d’éventuels états généraux du Ministère de relations extérieures souhaités par de nombreux diplomates.

Au terme de ces clarifications, nous aimerions revenir sur la question du non-respect des règles administratives. En tant que citoyens tchadiens, fonctionnaires de l’Etat et agents diplomatiques, nous sommes régis par un certain nombre de textes réglementaires et de règles de procédure administrative. En ce qui nous concerne personnellement, nous nous sommes engagé dans une procédure administrative pour faire valoir nos droits auprès des autorités hiérarchiques compétentes au Tchad. Comme la procédure est toujours en cours, nous ne pouvons pas entrer plus en profondeur sur cette question.

Nous remercions notre compatriote Abdoulaye Annour pour ses questions pertinentes et nous espérons avoir d’autres échanges enrichissants à l’avenir. Nous lui souhaitons plein de succès dans ses études afin qu’il puisse nous faire profiter de ses compétences et nous apporter plus de dynamisme et de fraîcheur dans notre diplomatie.

Talha Mahamat Allim.


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