Réaction à l’article « Offensives de la diaspora, mieux vaut tard que jamais ! » d’Enoch Djondang
M. Djondang,
Vous avez une opinion à tout…c’est un bon esprit ! En tout cas, il vaut mieux participer au débat citoyen, partager ses idées, livrer ses réflexions…que d’être dans le camp de ceux qui condamnent par principe et préfèrent rester dans le silence. Ceux-là sont dangereux !
Seulement, vous vous livrer à des analyses qui sont parfois complètement impertinents. En exemple, votre article « Offensives de la diaspora, mieux vaut tard que jamais ! » publié sur Tchadactuel. Vous y opposez non seulement les Tchadiens de l’étranger et ceux de l’intérieur, mais vous deniez à la Diaspora Tchadienne ses actions positives pour la paix et la justice dans notre pays. Je vous concède qu’il y a, avec l’émergence des blogs et sites internets, beaucoup de confusion en matière d’information tant l’objectivité n’y est pas. Mais cette situation n’est pas exclusive au Tchad, et doit d’ailleurs être plutôt perçu positivement : Il vaut mieux que les jeunes Tchadiens s’exercent à exprimer leurs « désaccords » virtuellement que de les régler avec des « Kalach » dans les rues de Ndjamena.
Vous avez peut être la mémoire courte, mais ce sont de Jeunes Tchadiens de l’étranger, notamment ceux de l’Europe, du Canada, des USA qui ont souvent battus le pavé ici pour demander plus de justice dans leur pays face aux répressions du régime, à la modification de la Consitution, dans l’affaire Arche de Zoé, dans les récentes représailles du régime après les attaques des « rebelles » pendant que leurs compatriotes de « l’intérieur » n’avaient aucune possibilité de réaction, sinon que pour des actions pour « soutenir » le régime en place.
Les quelques personnes que vous avez croisées au détour d’un couloir ne sont pas représentatifs des Tchadiens de la Diaspora. Cela dit, n’est-ce pas chacun a le droit de faire ce qu’il veut ? Chaque Tchadien ou Tchadienne a le droit de changer d’avis et de rentrer dans son pays, y compris ceux qui, à un moment donné avait décidé de s’engager dans la lutte armée. Et à mon avis, tous ceux qui rentrent sans « trompette », sans attendre un « poste » en contrepartie, et qui essaient de faire valoir leurs diplômes ou leurs expériences professionnelles, doivent au contraire être encouragés.
Avant de comparer les Tchadiens avec les autres Africains de l’Ouest, il faut se dire aussi qu’on a très peu vu des Tchadiens sur des embarcations pour des « aventures » en Europe. Les Tchadiens qui sont à l’étranger, le sont d’abord pour des études. Les années passant, ils ont fait le choix de fonder une famille et de profiter de ces choses basiques que leur pays n’offre pas : la sécurité, la santé, l’éducation pour leurs enfants. Rien d’autre !
Ces derniers années, des exilés d’un autre genre, sillonnent les capitales africaines, européennes et américaines sans savoir quoi faire de leur journée. Ceux-là, pour la plupart, appartiennent à ces familles qui pillent le pays. Ils ont pu détourner l’argent des Tchadiens ou l’ont indûment reçu de leurs parents voleurs et pilleurs. Ils n’ont aucun mérite !
Mais pour la grande majorité, il s’agit de Tchadiens qui ont choisi de résider à l’étranger pour des raisons assez compréhensibles précedemment évoquées. Et ils sont libres de rentrer chez eux quand ils veulent. Ni vous, ni les agents de l’ANS qui sont à tous les aéroports, à toutes les entrées de Ndjamena, ça n’est pas votre rôle de les empêcher de rentrer chez eux.
Il faut donc faire le tri avant de parler de la Diaspora Tchadienne dans sa globalité dans des termes aussi orduriers. Les quelques opportunistes et autres « agents » que tout le monde connait qui rentrent chercher le gain de leur compromission, n’ont rien à voir avec ces milliers de Tchadiens qui comme vous triment dur pour nourrir leur famille.
Pour terminer, seriez-vous aussi « complexé » comme ces « Tchadiens de l’intérieur » qui sont presque naturellement « jaloux » de ceux qui malgré eux ont décidé d’aller chercher le mieux-vivre ailleurs ? Sinon, franchement, il n’ y avait pas de quoi pondre un article.
Alors au lieu de mettre en avant les supposés « reproches », que les Tchadiens de l’intérieur formuleraient, d’ailleurs de manière péremptoire, à l’égard de ceux de la Diaspora, vous auriez présenté les « responsabilités » des uns et des autres ou mis l’accent sur les difficultés de retour et de réintégration de ceux de l’étranger, que je n’aurai pas réagi. Bref, votra article, contrairement aux précédents, contient quelques « mesquineries », rien de « positif »…et c’est dommage d’offrir à vos lecteurs habituels une analyse bien en déça de vos capacités.
Salutations à vous !
Adoumadji R.
France
adrassedji@gmail.com