Chasse aux sorcières des cadres du Ouaddaï
Depuis que les élections législatives ont montré le fort rejet du régime par la population du Ouaddaï, nonobstant la fraude immonde, les ressortissants de cette région sont devenus des cibles privilégiées.
Après avoir émasculé Ahmat Bachir depuis le dernier remaniement ministériel, son remplaçant à la tête du Ministère de l’intérieur a commencé un travail de nettoyage ethnique digne d’un autre âge. Que le ministre lui-même, le SG du Ministère et le DG de police nationale soient tous des Krédas n’a offusqué personne, mais encore faut-il nettoyer l’administration territoriale de tous ses éléments issus du Ouaddaï comme l’atteste les décrets qui ont relevé le gouverneur Zalba et autres. Le moins qu’on puisse dire de cet agissement haineux, est qu’il a été instruit à un haut niveau ou, à tout le moins, cautionné.
Tous ceux qui travaillent avec intégrité font les frais des sbires du nettoyeur ethnique de l’intérieur. Le maire de la ville d’Abéché, cadre intègre et compétent dont la probité est reconnue par tous, a été suspendue actuellement de manière arbitraire. Tout le monde sait pertinemment parcequ’il s’est opposé à l’expropriation par le Gouverneur des parcelles des paysans ayant servi de Base à l’entreprise chinoise que ses ennuis ont commencé. Le prétexte formulé dans la fiche du Gouverneur est un montage de toute pièce et qui rappelle, au demeurant, les anciennes pratiques de ce dernier quand il était un tortionnaire de la pire espèce au service de la DDS à Moundou.
Le zèle aveugle de cet alcoolique à la tête du Ministère de l’intérieur dont le visage est bouffi par la prise des médicaments contre une maladie chronique, a franchi encore une étape dans l’humiliation des cadres intègres du Ouaddaï. Sous un prétexte dénué de tout fondement, il convoque Abbas Ambady, Président du Comité du Hadj 2010 et Conseiller en exercice du Président de la République le vendredi à 19h dans son bureau. Avant son arrivée, il prépare les équipes de la PSIG et dès l’arrivée de ce dernier, il le fait embarquer pour être mis dans une cellule destinée aux gangsters dangereux sans possibilité de contact avec l’extérieur.
Le pseudo-ministre lui reproche d’avoir payé des factures pour l’ASECNA et TOUMAI sans avoir requis au préalable son autorisation alors qu’il n’est pas ordonnateur des dépenses. Dans ce cas, il eut fallu vous faire nommer président du Comité. Si l’argent n’est pas parvenu aux destinataires dont les textes de la République reconnaissent l’acquittement des taxes qui leur sont dues, alors, Monsieur, enfermez-le à vie. Si les taxes ont été effectivement payées, alors Monsieur, reconnaissez que vous avez agi sous l’emprise de l’alcool dont il est de notoriété publique que vous ne vous en départirez que très rarement.
Si au Tchad un ministron, fut-il de l’intérieur, se permet de mettre aux arrêts un Conseiller en exercice du Président de la République, sans que celui-ci ne soit tenu informé, c’est grave. S’il est informé et qu’il a laissé faire pour si peu, c’est encore plus grave. Dans l’un comme dans l’autre cas, cela illustre la volonté d’humilier et le caractère aigu d’une république bananière où le zèle sans limite peut tourner au burlesque.
Comme le nettoyage ethnique se poursuit sans relâche avec la bénédiction des hautes autorités, nous attendons de voir la liste des déchus. Détrompons-nous, la tondeuse passera inexorablement sur la tête de tout Ouaddaï.
SOULEYMAN ALI