Tchad: nouveaux combats entre l’armée et les rebelles dans l’est – Afp
De nouveaux combats ont opposé mercredi après-midi l’armée tchadienne aux rebelles de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) dans l’est du Tchad, près de la frontière soudanaise, a-t-on appris auprès des deux camps.
Dans un communiqué transmis mercredi soir à l’AFP à N’Djamena, le porte-parole du gouvernement tchadien Hourmadji Moussa Doumgor affirme que les rebelles « rescapés » des combats de lundi entre l’armée et l’UFDD ont été « rattrapés à Hadjer Marfaïn », tout près de la frontière, et « complètement décimés ».
« Pour le Tchad, l’UFDD a été complètement détruite après ce combat d’Hadjer Marfaïn, qui a eu lieu ce jour (mercredi) à 16H35 (15H35 GMT) », ajoute-t-il.
Le secrétaire général de l’UFDD, Abakar Tollimi, a confirmé à l’AFP ces nouveaux affrontements, mais a déclaré que les rebelles avaient « repoussé » l’armée. Joint sur téléphone satellitaire depuis Libreville, il a précisé que les combats avaient été « très intenses » et avaient fait « beaucoup de morts ».
Selon l’UFDD, le théâtre de cette nouvelle bataille a été l’oued d’Eteta, à plus d’une vingtaine de kilomètres à l’ouest du massif d’Hadjer Marfaïn, situé à 70 km au nord de la ville frontalière d’Adré.
« L’armée nous a attaqué vers 15H00 et les combats ont duré jusqu’à 18H30. Nous allons les poursuivre demain (jeudi) matin », a expliqué Abakar Tollimi.
De source militaire tchadienne, on précise que les éléments de l’armée ont conservé leurs positions mercredi soir, et s’attendent à de nouveaux combats jeudi. Cette source affirme que de nombreux hommes de l’UFDD ont d’ores et déjà été faits prisonniers.
Le gouvernement tchadien déclare par ailleurs que le chef de l’UFDD Mahamat Nouri « a traversé la frontière à pieds », et demande au Soudan de « le retrouver et le remettre au Tchad ». Abakar Tollimi a démenti cette information, assurant que le général Nouri n’avait pas pris part aux combats de mercredi.
L’UFDD et l’armée s’étaient déjà violemment affrontées lundi matin à Abou Goulem, à 90 km à l’est d’Abéché, principale ville de la région. Les deux camps affirment avoir infligé de lourdes pertes à l’ennemi, mais ces bilans contradictoires ne sont pas vérifiables de source indépendante.
Les combats de lundi ont fait voler en éclats l’accord de paix signé le 25 octobre à Syrte, en Libye, par les autorités de N’Djamena et quatre rébellions hostiles au président Idriss Deby Itno, dont l’UFDD.
Cet accord avait été parrainé par Tripoli et Khartoum.
Le Tchad a accusé le Soudan d’avoir « armé » et « équipé » les rebelles, qui sont arrivés, selon N’Djamena, de leurs bases arrière sur le territoire soudanais.
Le ministre tchadien des Affaires étrangères Ahmat Allami a reçu mercredi matin l’ambassadeur du Soudan dans la capitale tchadienne pour dénoncer une « violation de l’accord de Syrte », et un attitude « inamicale » et « irresponsable ».