Le procès de l’ex-dictateur tchadien Hissène Habré ne devrait pas débuter avant trois ans – AP

Le procès de l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré risque de ne pas débuter avant trois ans, les autorités du Sénégal, où il doit être jugé, ayant notamment fait savoir que cela nécessitait une révision du code pénal, a annoncé mercredi un responsable du ministère sénégalais des Affaires étrangères.

Hissène Habré, qui a trouvé refuge au Sénégal après avoir été évincé du pouvoir au Tchad, est accusé d’être impliqué dans les meurtres de plusieurs milliers de personnes.

Sous la pression internationale, le président sénégalais Abdoulaye Wade a accepté en juillet dernier, lors d’un sommet de l’Union africaine en Gambie, de faire juger Hissène Habré. Maintenant, son gouvernement annonce que la préparation du procès pourrait prendre plusieurs années, au moins trois.

« Ces choses prennent du temps. Voyez le Rwanda. Ils continuent à juger des gens là-bas, alors que le génocide est terminé depuis des années. Nous devons être sûrs d’être prêts« , a déclaré un responsable du ministère des Affaires étrangères s’exprimant sous couvert d’anonymat.

Avant de pouvoir juger Hissène Habré, qui vit dans une villa sur le front de mer au Sénégal, le code pénal sénégalais doit être amendé afin de pouvoir juger des étrangers pour des crimes commis hors du pays, et d’ajouter une section sur les crimes contre l’humanité, selon ce responsable. Les juges devront être formés et il faudra récolter de l’argent, notamment pour assurer la défense d’Hissène Habré et recueillir les témoignages de victimes, a-t-il ajouté.

Un groupe de victimes, au Tchad, a déploré ce délai.

Hissène Habré a dirigé le Tchad pendant huit ans avant d’être évincé du pouvoir en 1990 par des rebelles menés par son ancien allié Idriss Deby, l’actuel président tchadien.


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