Cameroun -Tchad : intégration routière accélérée par Touboro – Le Messager
La capitale économique tchadienne directement reliée à la capitale provinciale de l’Adamaoua par un axe routier bitumé. Belles perspectives pour le mouvement des biens et des personnes. Visite guidée (effectuée samedi dernier) de l’ouvrage, en compagnie d’une délégation de l’Union européenne et des ministres camerounais Louis Paul Motazé et Gounoko Haounaye.
1 Ngaoundéré – Moundou, une route bitumée entre deux pays
Les voyageurs en partance et en provenance du Tchad – via le Cameroun – peuvent pavoiser. Depuis le mois de juin dernier, ils ont plus de facilités dans les déplacements routiers entre les deux pays. En effet, une route bitumée permet désormais de rallier directement Ngaoundéré à Moundou. Finis pour certains voyageurs les détours de la falaise de Mbé et les tracasseries de Garoua, Maroua ou Kousseri. La route nouvelle régionale relie directement le terminal ferroviaire de Ngaoundéré à Moundu au Tchad. Elle vaut 110 milliards de Fcfa, entièrement financés par l’Union européenne (Ue). A en croire les responsables de cette institution, c’est le plus grand programme infrastructurel de l’Ue hors de sa communauté. L’ouvrage, réalisé pendant cinq ans par DTP Terrassement – sous le contrôle du groupement Louis Berger / AIC Progetti –, présente les caractéristiques suivantes : une longueur de 390 km dont 265 km au Cameroun ; de terrassements évalués à 4 millions de m3 ; neuf ponts construits, dont six au Cameroun ; une largeur de la chaussée de 7 m avec des accotements revêtus ; la chaussée avec une fondation en matériaux d’emprunt, une base de 15 cm de grave bitume et un roulement en béton bitumeux.
A en croire les promoteurs de ce projet routier, la construction de cette infrastructure est allée de pair avec des mesures d’accompagnement sur le plan environnemental. Notamment la sensibilisation et la formation des employés de l’entreprise au respect de l’environnement, la limitation des dégagements d’emprise et d’abattage des arbres, la conservation de la terre végétale décapée en vue de sa réutilisation pour la remise des talus et emprunts, la gestion des déchets… Les groupements Care / Afvp, le Wwf et Seapb / Afvp ont mis en œuvre – durant les travaux de la route – des mesures d’accompagnement sociales, en l’occurrence la sensibilisation à la sécurité routière et aux méfaits des infections sexuellement transmissibles.
2 Un nouvel axe économique sous – régional en gestation
Moundou compte parmi les villes tchadiennes les plus convoitées. Outre son coton, Moundou est riche en pétrole. La perspective de l’exploitation de ces richesses fait de Moundou une ville stratégique sur le plan économique. « La nouvelle route bitumée reprend à 80% le tracé des pistes cotonnières existantes et permet de relier le terminal ferroviaire de Ngaoundéré au Cameroun à Moundou, principale ville du sud du Tchad et véritable capitale économique du pays« , peut-on lire dans un communiqué de presse de l’Union européenne. La nouvelle route va par conséquent faciliter l’évacuation des richesses du Tchad vers l’étranger, et singulièrement vers l’Europe. « La ville de Ngaoundéré, chef-lieu de la province de l’Adamaoua, est reliée au port de Douala par le chemin de fer (930 km) ou par route… La route Ngaoundéré – Toubouro – Moundou (NTM) améliore donc sensiblement les conditions d’accès à la mer pour le Tchad, élément clé pour le développement économique des pays enclavés« , lit-on dans une note de présentation du projet routier. D’où la nécessité de protéger l’ouvrage : “ la nouvelle route prend en compte des intérêts nouveaux, tels que la lutte contre l’insécurité, la sauvegarde de l’écosystème environnant, la réduction du temps d’attente des transporteurs lors des contrôles douaniers ou encore la lutte contre les surcharges des poids lourds