Nouveau retard pour la force européenne prévue au Tchad et en RCA – Afp
La force militaire européenne attendue au Tchad et en Centrafrique pour appuyer les Nations unies ne dispose toujours pas des moyens aériens nécessaires à son déploiement et va prendre encore du retard, a-t-on appris mercredi auprès de diplomates européens.
« Cela avance lentement. Aujourd’hui, le Portugal a offert pour cette mission un avion de transport C-130 et l’Italie a confirmé qu’elle fournirait l’hôpital de campagne manquant. Mais nous sommes toujours à la recherche de certaines capacités militaires qui font défaut« , a déclaré un diplomate à l’AFP à l’issue d’une réunion de responsables militaires des 27 pays de l’UE à Bruxelles.
Les trois hélicoptères ou avions d’évacuation sanitaire requis manquent toujours à l’appel, ainsi que d’autres hélicoptères de transport, a indiqué le même diplomate.
Quant au C-130 portugais, il vient compléter l’offre équivalente faite le 5 décembre par la Grèce, ainsi que les deux avions de transport CASA plus légers déjà promis par l’Espagne.
Mais là aussi, il manque encore une demi douzaine d’avions de transports tactiques indispensables aux mouvements à l’intérieur de l’énorme zone de déploiement de la future Eufor Tchad-RCA.
« L’Eufor n’est pas encore en mesure de partir« , a confirmé un autre diplomate.
Or, tant que les moyens réclamés par son commandant en chef, le général irlandais Patrick Nash, ne seront pas disponibles, le « concept opérationnel » ne pourra pas être adopté par l’UE. La procédure prenant environ trois semaines, les premiers éléments de l’Eufor ne pourront donc pas arriver sur place avant la mi-janvier au plus tôt.
A l’origine, l’UE espérait pouvoir déployer ses premières troupes à la mi-novembre, au début de la saison sèche propice à la reprise des combats entre soldats et groupes de tous bords.
Approuvée en septembre par le Conseil de sécurité de l’ONU, la mission des quelque 3.500 soldats européens prévus sera de protéger les camps regroupant 240.000 Soudanais du Darfour (ouest du Soudan), venus se réfugier dans l’est du Tchad et le nord-est de la Centrafrique, ainsi que les 173.000 Tchadiens et 43.000 Centrafricains déplacés par les troubles.
L’Eufor devra également protéger quelque 300 policiers de l’ONU qui formeront les polices locales à la sécurisation des camps.
La Slovénie a confirmé par ailleurs mercredi la participation d’une dizaine de ses soldats, a précisé le même diplomate.
Ils se joindront aux 2.800 à 3.000 soldats déjà promis par une dizaine de pays, dont plus de 1.300 hommes par la France, 400 par l’Irlande et 350 par la Pologne, les pays qui commanderont les trois bataillons de la force européenne.
Suède, Pays-Bas, Roumanie, Autriche, et Belgique devraient fournir le reste des soldats.
La force surveillera en outre les arrières de la future mission ONU-Union africaine qui doit se déployer en 2008 au Darfour, de l’autre côté de la frontière.
Le déploiement d’une force mixte ONU/UA de 26.000 hommes est prévu début 2008 au Darfour, province soudanaise frontalière du Tchad, mais elle se heurte elle aussi à des obstacles notamment logistiques