L’Arche de Zoé : la confrontation continue – Rfi
Au cours de cette troisième audience, sont entendus des parents des 103 enfants que l’association voulait emmener en France. Ils s’expriment en dialecte et leurs propos sont traduits par un interprète en français qui est la langue officielle du Tchad. Ces témoignages sont d’autant plus importants que les membres de L’Arche de Zoé qui sont jugés, affirment que pour eux, les enfants étaient des orphelins du Darfour.
Devant la cour, les représentants des familles racontent tous à peu près la même histoire : « J’ai entendu dire que les Blancs cherchaient des enfants pour les scolariser », explique le premier. Il précise avoir demandé si les enfants resteraient à Adré, et avoir reçu une réponse affirmative.
« A qui avez-vous confié les enfants précisément ?», questionnent les avocats de la défense. « A Souleïmane Ibrahim », répond le père, désignant l’intermédiaire soudanais assis sur le banc des accusés. Et il ajoute : « Quand j’ai voulu revoir mes enfants, ils n’étaient plus à Adré, mais à Abéché, les Blancs avaient été arrêtés et leur avion saisi ». L’un des avocats de la défense soupire : « Celui-là, il a bien été briefé ».
Le second père vient à la barre. Son témoignage est perturbé par l’arrivée de deux soldats français, des médecins ; ils évacuent Nadia Merimi du box des accusés sur une civière, direction l’hôpital, où l’infirmière de L’Arche de Zoé va pouvoir se reposer, son état de santé étant fragile, selon ses avocats.
Devant les juges, les témoignages des représentants des familles se poursuivent. Les avocats de la défense souhaitent centrer les débats sur la nationalité des enfants, sur le rôle des intermédiaires et sur les conditions dans lesquelles les parents ont remis leurs enfants. Le départ avorté vers la France n’a, lui, toujours pas vraiment été abordé.