Comment les Généraux Mahamat Souleymane Mendié et Mahamat Ismaël Chaibo avaient envoyé leurs parents au carnage.
Dans sa guerre contre les rebellions, Deby compte exclusivement sur les différents clans de la communauté Zaghawa pour conserver son pouvoir. Les moyens utilisés étant l’argent et la division par des querelles de cloché de différents clans.
Les membres des autres communautés ne sont utilisés que pour des tâches précises. Et quand ils sont appelés, ils répondent toujours présents. Leurs parents militaires ne sont que des chaires à canon, juste pour faire épuiser les cartouches et autres obus des rebelles. Les Toyota, les belles tenues et chaussures, les pistolets à la ceinture…. ne sont pas destinés à eux. Jonchés sur le derrière des Toyota ou parqués dans les véhicules de transport de troupe, avec uniquement des armes légères, ils meurent anonymes, leur mort n’est jamais annoncée à leurs parents. Blessés, ils ne sont jamais évacués en Egypte ou en France ou ailleurs. Morts, vivants ou blessés, ils sont bons pour faire le nombre. Depuis les combats meurtriers de Hadjer Marfaïne de l’année dernière, le clan Bideyat et le Kobé, non seulement traînent les pieds pour affronter le RFC, mais commencent à se demander sérieusement pourquoi mourir pour protéger un pouvoir qui n’appartient dans la réalité qu’à une seule famille.
Alors Deby a trouvé la parade : les Bideyat et les Kobé face aux « goranes », c’est-à-dire l’UFDD et les autres face au RFC. Par les autres, il faut comprendre, les clans du groupe Zaghawa, principalement, les Dirong et les Bigui, clans dont les « leaders » autoproclamés sont Mahamat Souleymane Mendié et Mahamat Ismaël Chaibo. A ces deux, Deby a fait clairement comprendre que s’ils veulent continuer à bénéficier de ses largesses dans tous les domaines, ils doivent mobiliser leurs parents pour défendre le pouvoir. Ainsi, les deux sont au summum de leur pouvoir. Ils occupent des postes importants et stratégiques dans l’armée et dans la sécurité, et essaient de faire la pluie et le beau temps dans le milieu Zaghawa. Ainsi, ils ont exigé de Deby la réhabilitation du sultanat de Bigui, et Deby s’est exécuté à leurs ordres. Mais ils n’ont pu mettre à la tête du sultanat leur sous fifre, sorti derrière les fagots. La mobilisation des fils et arrière fils du sultan Abdoulaye a fait reculer plus d’un, à commencer par Ismaël Chaibo. De même, le canton Dirong dont le vieux Koty a été l’unique chef pendant un demi siècle a été divisé et l’oncle maternel de Mendié a été nommé chef de canton, tandis que les partisans de Koty sont malmenés et marginalisés.
C’est donc fort de ces atouts que les deux « leaders » ont mobilisé les leurs face au RFC. Aux combats de Kapka, face au RFC, il n’y a eu pratiquement que les membres de ces deux clans et ce fut un véritable carnage dont les deux généraux ont fait un black out total. On se demande comment les Dirong dont est issu feu Abbas Koty, restés longtemps hostiles au régime suite à l’assassinat de Koty, ont pu être retournés aussi massivement par un Mendié dont les attaches au clan Dirong sont très douteux, pour se mettre au service de Deby, jusqu’à aller mourir ? La question est vraiment posée. Quant aux Bigui, sous la férule des opportunistes tels que les Djibrine Teck, les Chaibo, le clan s’est mis au complet au service de Deby dans tous les domaines : renseignements, communication, insécurité, etc., jusqu’à mourir pour Deby. Selon une ONG qui traque les auteurs des détournements publics et les biens mal acquis, Mahamat Ismaël Chaibo est le seul zaghawa qui possède deux appartements de luxe à Paris. Au cours d’une de ses sorties bien arrosées dont il a le secret, le fameux Chaïbo a déclaré devant son interlocuteur médusé ceci : « Moi, j’ai deux ennemis au Tchad, la famille Haggar et la rébellion du RFC. En ce qui concerne la famille Haggar, j’ai trouvé la solution grâce à Deby. Quant au RFC, s’il débarque à N’Djamena, alors je quitte le Tchad pour de bon« .
Le problème du Dg de l’agence de sécurité est en soit un programme qui dépasse de loin celui de certains partis politiques créés au Tchad. Avec un tel programme, M. Chaibo, il ne vous sera pas aisé de trouver le sommeil, loin du Tchad, dans vos appartements luxueux de Paris !! En attendant de nous indiquer comment vous allez libérer votre ami d’occasion Mahamat Nour, continuez à préparer comme vous le faites actuellement votre second exil, car il n’est pas évident que vous débarquiez à nouveau au Tchad dans la valise d’un autre politico-militaire.
Mahamat Ahmat
N’djaména