Arche de Zoé: bref incident de séance peu après la reprise de l’audience – Afp
L’audience du procès de L’Arche de Zoé a été brièvement suspendue, peu après sa reprise mercredi à la mi-journée devant la Cour criminelle de N’Djamena, après un incident entre les avocats des accusés français et ceux des parties civiles, a constaté un journaliste de l’AFP.
A l’issue des plaidoiries de la défense, les avocats des parties civiles ont réclamé la parole. Les avocats des six accusés membres français de l’association L’Arche de Zoé ont menacé de quitter la salle si elle leur était accordée, soulignant que le dernier mot devait revenir à la défense.
Le président de la Cour criminelle de N’Djamena a finalement autorisé les avocats des parties civiles à reprendre la parole en invoquant le Code de procédure pénale, qui autorise la réplique des parties civiles sous réserve que la défense ait la parole en dernier.
Il devrait donc ensuite redonner la parole à la défense avant de clore les débats.
A la reprise de l’audience les différents avocats des dix accusés – les six Français, trois Tchadiens et un Soudanais – ont poursuivi leur plaidoiries, réclamant tous l’acquittement de leurs clients.
Les six Français, accusés d’avoir tenté d’emmener du Tchad en France 103 enfants, sont jugés pour « enlèvement d’enfants », « faux et usage de faux en écritures publiques » et « grivèlerie ». Leurs co-accusés comparaissent pour « complicité d’enlèvement ».
Me François Maldongar, l’avocat de l’accusé soudanais Souleimane Ibrahim Adam, soupçonné d’avoir servi d’intermédiaire, a demandé au jury de « purement et simplement acquitter M. Souleimane qui n’est qu’un bouc émissaire ».
Selon lui, son client ne savait pas que « Eric Breteau (le président de L’Arche de Zoé) et consorts entendaient emmener les enfants en France ».
« C’est bien qu’ils aient été jugés en terre tchadienne, nous n’avons jamais demandé autre chose, car c’est ici qu’ils devaient s’expliquer », a estimé Me Mario Stasi, avocat français de l’infirmière française Nadia Merimi.
L’accusation avait requis dans la matinée une peine comprise entre 7 et 11 ans de prison, assortie de travaux forcés, contre chacun des six Français.
Le procureur avait demandé l’acquittement de deux accusés tchadiens et réclamé que le troisième tchadien et le Soudanais bénéficient des circonstances atténuantes, s’en remettant « à l’appréciation du jury » pour fixer leur peine.
Au cours de l’instruction et des débats, les membres de L’Arche de Zoé ont affirmé avoir voulu « évacuer » vers la France des « orphelins du Darfour », province soudanaise voisine de l’est du Tchad, en proie à la guerre civile, soutenant avoir été trompés par les intermédiaires locaux qui leur ont caché que les enfants étaient pour la plupart tchadiens et avaient un ou des parents.