"La France va fournir des missiles au Tchad" selon un chef rebelle – panapress

Un chef rebelle dénonce la fourniture d’armes par Paris à Déby – Le colonel Adoum Yacoub, président du Front populaire pour la renaissance nationale (FPRN), un mouvement politico militaire opposé au régime de N’Djamena, a vivement dénoncé, dans un entretien avec la PANA, la fourniture par la France des missiles Milan au régime du président Idriss Déby Itno, prévenant Paris du risque de provoquer une guerre entre le Tchad et le Soudan.

Selon des informations dignes de foi, Paris va livrer très bientôt à l’armée tchadienne une centaine de missiles d’infanterie légers antichar, appelés communément Milan. Ces armes, de moyenne portée, utilisables de jour comme de nuit, peuvent détruire les principaux chars de combat ou véhicules blindés de tout type ainsi que des fortifications.

« En fournissant des missiles Milan à Idriss Déby, la France l’encourage pour attaquer l’armée soudanaise. Les Milan sont des armes antichars et la rébellion tchadienne ne possède pas de chars. L’acquisition de ce genre d’armes incite plutôt l’armée tchadienne à attaquer le Soudan qui, lui, possède des chars », a déclaré Adoum Yacoub, ancien secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et ancien chef d’état-major des armées, dont les forces combattent l’armée gouvernementale dans le sud-est du pays.

Le leader du FPRN, par ailleurs coordonnateur national de l’Union des forces pour le changement (UFC), un groupement de trois mouvements politico-militaires, a estimé que la France en soutenant militairement le régime de Déby contre les différents groupes rebelles retarde le retour de la stabilité dans cette région.

« Nous sommes disposés à trouver à ce conflit une solution par la négociation. Mais actuellement toutes les issues d’un règlement politique de la crise tchadienne sont bouchées par l’intransigeance de Déby, parce qu’il est conforté dans cette voie par le soutien de la France », ajouté Adoum Yacoub.

Le 6 décembre dernier, les forces du FPRN ont attaqué et délogé, après un violent combat, les forces gouvernementales en réserve stratégique et cantonnées dans les environs de la localité de Tissi située au sud-est du Tchad.