Les familles ont pu voir les condamnés – Lci

Les proches des six Français de l’Arche de Zoé, condamnés au Tchad et rapatriés en France vendredi soir, sont venus à la prison de Fresnes samedi matin.
Les condamnés comparaîtront devant le tribunal correctionnel le 14 janvier pour que la peine soit commuée. Ils pourraient ultérieurement intégrer des lieux de détention plus proches de leur domicile.

Les réactions des famille à Fresnes

Elles étaient venues vendredi soir au Bourget dans l’espoir de les approcher mais avaient été tenues à l’écart du tarmac. Pour la première fois depuis deux mois, les familles des membres de l’Arche de Zoé, condamnés par la justice tchadienne pour avoir tenté d’exfiltrer vers la France 103 enfants qu’ils disaient orphelins du Darfour, ont pu les voir. Elles sont venues samedi matin leur rendre une première visite à la maison d’arrêt de Fresnes, dans le Val-de-Marne, où les six condamnés ont été incarcérés vendredi soir, dès leur retour en France. Tour à tour, toutes les familles se sont présentées au parloir, se disant ensuite déterminées à « se battre » contre un verdict qu’elles jugent inacceptable.

Très émue, Antonia van Winkelberg, l’épouse du médecin de Castellane, s’est dite rassurée après avoir pu voir son mari. « Je le sens triste mais il va bien », a-t-elle déclaré. De son côté, Christine Péligat a indiqué que son époux avait apparemment cessé sa grève de la faim et était détenu « dans un quartier privilégié, une sorte de quartier VIP ». « Ça se passe bien », a-t-elle ajouté. Les condamnés avaient annoncé jeudi avoir commencé une grève de la faim et de la soif pour protester contre le verdict.

Accusation envers Eric Breteau qui serait hospitalisé

Quant à la soeur de Dominique Aubry, elle a incriminé Eric Breteau, le président de l’association. « Mon frère a été dupé par L’Arche de Zoé », a-t-elle affirmé, laissant entendre qu’Eric Breteau avait assuré aux participants que Cécilia Sarkozy cautionnait l’opération. « Le nom de Cécilia Sarkozy a été prononcé pour les allécher, mais elle n’a rien à voir dans l’affaire ! », a-t-elle lancé. Des accusations graves, alors que les Lelouch et Christine Péligat notamment ont pris la défense d’Eric Breteau.

Celui-ci serait hospitalisé de même que l’infirmière de l’ONG, Nadia Merimi, selon leurs proches. L’Administration pénitentiaire a indiqué que deux des six avaient effectivement été accueillis à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes, sans préciser de nom. D’après Lucien Lelouch, le père d’Emilie, compagne du président de l’association Eric Breteau, ce dernier serait « très malade ». « Il faut obliger le gouvernement français à demander au Tchad le droit de rejugement en correctionnelle », a-t-il affirmé, ajoutant : « Ça montrera qu’ils sont innocents à tous points de vue, on n’envisage pas qu’ils soient condamnés à de la prison ».

Comparution en correctionnelle le 14 janvier

Impossible, a répondu samedi le procureur de Créteil. Car, a-t-il expliqué, le transfèrement des condamnés du Tchad vers la France, en vertu de la convention judiciaire de 1976 entre les deux pays, implique « l’acceptation de la peine prononcée par la justice tchadienne comme définitive ».

Afin de commuer la peine en France, il a en outre saisi le tribunal correctionnel de Créteil (tribunal du lieu de détention) pour demander « d’adapter la peine pour qu’elle soit conforme au droit français ». Les six Français comparaîtront donc le 14 janvier devant ce tribunal. Le procureur a demandé qu’aux 8 années de travaux forcés, peine qui n’existe pas en droit français, soient substituées 8 années d’emprisonnement, une requête susceptible d’appel. Les condamnés pourraient ultérieurement intégrer des lieux de détention plus proches de leur domicile.

Ce sera une peine « d’emprisonnement et non de réclusion criminelle » avait pour sa part affirmé le procureur de Bobigny, venu vendredi soir à l’aéroport du Bourget notifier aux Français la procédure et leur signifier leur incarcération à Fresnes. En tout état de cause, « le quantum de la peine restera le même (soit huit années de prison, ndlr), les aménagements de peine ne pouvant intervenir qu’une fois que la moitié de la peine aura été purgée », avait précisé la Chancellerie.

D.H. (avec agence)


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