Tchad-Soudan: préoccupation du Conseil de sécurité – Afp
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit préoccupé lundi du regain de tension entre le Soudan et le Tchad et a appelé les deux pays à la retenue et au dialogue.
Les membres du Conseil ont « exprimé leur grave préoccupation à l’égard du regain récent d’activités des groupes armés illégaux à l’ouest du Darfour et à l’est du Tchad, et des tensions entre le Soudan et le Tchad auxquelles cette situation a donné lieu« , a déclaré à la presse, au nom du Conseil, l’ambassadeur de Libye, Giadalla Ettalhi.
M. Ettalhi, qui préside le Conseil en janvier, s’exprimait à l’issue de consultations sur les préparatifs du déploiement de la Mission des Nations unies au Tchad et en République centrafricaine (Minurcat) et de la force de l’Union européenne (Eufor Tchad/RCA) prévu par la résolution 1778 de septembre 2007.
Les Etats membres ont appelé le Soudan et le Tchad « à la retenue, au dialogue et à la coopération« , a ajouté M. Ettalhi.
Les relations tumultueuses entre le Soudan et le Tchad connaissent une nouvelle tension qui risque de dégénérer en conflit ouvert dans une zone déjà déstabilisée par les rebelles des deux parties.
Le chef de la nouvelle mission afro-onusienne au Darfour (Minuad), Rodolphe Adada, s’est inquiété lundi de cette tension qui risque d’affecter, selon lui, les déplacés et le bon déploiement de sa force de maintien de la paix.
Dimanche, le Soudan s’est dit prêt à faire face à toute « agression » armée tchadienne, au lendemain de menaces du président tchadien Idriss Deby Itno de pourchasser et frapper les rebelles tchadiens « à l’intérieur du Soudan« .
Selon une source militaire à N’Djamena, l’aviation tchadienne a bombardé lundi une base de la rébellion au sud-ouest de Geneina, capitale de l’ouest du Darfour située à quelque 30 km du Tchad, après un premier raid aérien dimanche sur cette région.
De violents combats avaient opposé, du 26 novembre au 4 décembre, l’armée tchadienne aux principales rébellions dans l’est du Tchad, faisant voler en éclats un accord de paix signé le 25 octobre à Syrte en Libye.
Depuis, les rebelles affirment se réorganiser et certains reconnaissent que le gros de leurs troupes se trouve le long de la frontière tchado-soudanaise, côté soudanais.
N’Djamena voit dans le soutien apporté, selon lui, par Khartoum aux rebelles une volonté d’empêcher le déploiement dans l’est tchadien de l’Eufor Tchad/RCA et au Darfour, dans l’ouest du Soudan, de la Minuad.
Ces deux déploiements rencontrent de grosses difficultés, notamment logistiques. Pour chacune des deux forces, l’ONU et l’UE peinent à réunir les moyens nécessaires, notamment aériens.