Le Tchad reconnaît implicitement avoir bombardé les rebelles au Soudan – Afp
Le porte-parole du gouvernement tchadien Hourmadji Moussa Doumgor a reconnu implicitement mardi que l’aviation du Tchad avait bombardé ces derniers jours au Soudan des bases de rebelles hostiles au président Idriss Deby Itno.
Interrogé par l’AFP sur les bombardements qui ont visé dimanche et lundi, selon des sources militaires tchadiennes, des positions de rebelles tchadiens au Darfour, près de la frontière avec le Tchad, le ministre de la Communication a répondu: « comme ils (les rebelles) viennent du Soudan ce n’est pas surprenant qu’on les frappe là d’où ils sortent« .
Il n’en a pas dit davantage sur ces bombardements.
« Nous sommes en état d’alerte (…) et notre aviation surveille la frontière de part et d’autre pour parer à toute éventualité« , s’est-il borné à ajouter.
Khartoum avait dénoncé le 28 décembre, puis à nouveau dimanche, des frappes aériennes tchadiennes sur son territoire. Le Soudan a déposé une plainte le 29 décembre auprès du Conseil de sécurité des Nations unies.
Dans un premier temps, N’Djamena s’était dit « indigné » par ces accusations.
Des sources militaires tchadiennes ont toutefois affirmé lundi à l’AFP que deux hélicoptères et un avion léger tchadiens avaient bombardé le matin même des bases de rebelles tchadiens au sud-ouest d’el-Geneina, capitale de l’ouest du Darfour, tout près de la frontière tchadienne.
Ces mêmes sources ont confirmé une précédente frappe dimanche matin dans le même secteur.
Ces frappes, qui marquent une nouvelle escalade entre les deux pays, font suite aux menaces du président Deby: il avait prévenu samedi que ses forces iraient « détruire (les rebelles) dans leur nid à l’intérieur du Soudan« , dénonçant un « plan de déstabilisation du Tchad » ourdi selon lui par Khartoum.
« Nos forces vont leur tomber dessus à l’intérieur du Soudan. Nous allons leur faire mordre la poussière à l’intérieur du Soudan« , avait-il insisté.
« Nous avons demandé au Soudan de les désarmer, s’ils sont désarmés aucune action militaire ne sera menée« , a assuré mardi à l’AFP le porte-parole du gouvernement de N’Djamena. « Nous voulons la paix, et la paix est également dans l’intérêt du Soudan« , a-t-il ajouté.